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Assurance

Assurance emprunteur : 65€ économisés par mois en moyenne en 2025

Assurance emprunteur : 65€ économisés par mois en moyenne en 2025

15 600€ d’économies sur 20 ans : c’est le gain moyen réalisé par les emprunteurs qui changent d’assurance emprunteur en 2025. Trois ans après la loi Lemoine, les chiffres parlent d’eux-mêmes selon l’étude UTWIN. Pourtant, ce droit reste un parcours du combattant. En effet, les délais atteignent 22 jours d’attente en moyenne. De plus, 36% des dossiers essuient un refus bancaire. Résultat : 60% des assurés se déclarent insatisfaits. Pire encore, certaines banques ont été sanctionnées à hauteur de 897 518€ pour obstruction. Décryptage d’un marché en pleine mutation où les économies explosent, mais où les obstacles persistent.


Sommaire :


À retenir – Assurance emprunteur et loi Lemoine

  • 65€ économisés par mois en moyenne, soit 15 600€ sur 20 ans.
  • La résiliation est possible à tout moment depuis septembre 2022.
  • Les banques mettent 22 jours à répondre au lieu de 10 jours légaux.
  • 897 518€ d’amendes infligées à quatre banques par la DGCCRF.
  • 71% de couples et 64% de non-cadres parmi les changements d’assurance.

Qu’est-ce que la loi Lemoine et comment a-t-elle transformé l’assurance emprunteur ?

La loi Lemoine représente une avancée majeure pour les emprunteurs français. Depuis le 1er septembre 2022, cette législation permet de résilier son assurance emprunteur à tout moment grâce à la résiliation infra-annuelle (RIA). Ainsi, les assurés peuvent changer de contrat quand ils le souhaitent, sans justification particulière. Cette mesure phare vise trois objectifs. D’abord, renforcer la liberté des consommateurs. Ensuite, augmenter leur pouvoir d’achat. Enfin, améliorer la transparence du marché.

Concrètement, cette loi permet aux emprunteurs de changer plus facilement d’assureur. Elle crée également une vraie compétition entre les différents acteurs du marché. Les chiffres le prouvent : selon l’étude UTWIN 2025 (menée du 1er janvier au 15 octobre 2025), plus de 70% de leur activité porte sur des contrats de remplacement. Les Français s’emparent donc progressivement de ce nouveau droit pour faire jouer la concurrence.

Combien peut-on vraiment économiser avec l’assurance emprunteur en 2025 ?

Changer d’assurance emprunteur permet d’économiser 65€ par mois en moyenne. Sur 20 ans, cela représente 15 600€ selon l’étude UTWIN 2025 portant sur les dossiers de moins de 200 000€ d’encours et moins de 60 ans à la fin du prêt. Cette performance marque une hausse de 474€ par rapport à 2024.

Combien peut-on vraiment économiser avec l'assurance emprunteur en 2025 ?

Prenons le cas d’un prêt de 210 000€ sur 20 ans pour un couple de 35 ans (cadre ou non-cadre, profession sédentaire, profil médical neutre). Avec une assurance bancaire classique à 0,25%, le coût mensuel s’élève à 87€, soit 21 000€ au total. En revanche, avec une assurance alternative à 0,06%, la mensualité chute à 22€, soit 5 204€ au total. L’économie atteint donc 15 600€ sur la durée totale du prêt. Ces chiffres sont issus des tarifs UTWIN 2025 en vigueur.

Comparaison des coûts d'assurance emprunteur bancaire vs alternative
Comparaison des coûts d’assurance emprunteur bancaire vs alternative

Des gains confirmés par les études de marché

Les données de l’Apcade (Association pour le Pilotage des Contrats d’Assurance Décès Emprunteur) corroborent ces constats. Selon leur enquête, 46% des emprunteurs ayant changé de contrat déclarent avoir économisé plus de 5 000€. Par ailleurs, 15% rapportent des gains supérieurs à 10 000€. Ces chiffres démontrent que l’assurance emprunteur constitue un levier majeur d’optimisation budgétaire. Ceci s’avère particulièrement vrai dans un contexte où le taux moyen atteint 3,14% en 2025. D’autant plus que l’allongement de la durée des prêts renforce l’importance de ces économies sur le long terme.

Quels sont les profils qui bénéficient le plus de la résiliation d’assurance emprunteur ?

Les couples et les non-cadres surreprésentés

L’analyse UTWIN 2025 révèle des profils spécifiques parmi les bénéficiaires. En matière de reprise, 71% des dossiers concernent des couples, contre 59% en affaire nouvelle. Cette différence de 12 points s’explique par les économies plus importantes sur les contrats doubles.

De même, les non-cadres représentent 64% des reprises, contre seulement 36% de cadres. À l’inverse, en affaire nouvelle, la répartition s’inverse avec 75% de cadres contre 25% de non-cadres. Cette surreprésentation témoigne d’une recherche accrue d’optimisation budgétaire. En effet, pour ces profils, chaque euro économisé compte davantage dans le budget mensuel.

Profils des bénéficiaires de la résiliation d'assurance emprunteur
Profils des bénéficiaires de la résiliation d’assurance emprunteur

Une forte progression des jeunes emprunteurs

La réforme a également ouvert le marché à de nouveaux profils. Les jeunes emprunteurs sont de plus en plus nombreux à réduire leur coût d’assurance. Cette tendance s’inscrit dans un contexte particulier. En effet, la durée moyenne des prêts s’allonge considérablement. Elle atteint 214 mois (soit 17 ans et 10 mois) en reprise et 201 mois (soit 16 ans et 9 mois) en affaire nouvelle selon les données 2025. Par ailleurs, l’encours moyen s’établit à 207 000€ en reprise et 302 000€ en affaire nouvelle. Ces chiffres reflètent un marché immobilier tendu où les prix élevés contraignent les emprunteurs à optimiser chaque poste de dépense.

Caractéristiques des prêts immobiliers en 2025
Caractéristiques des prêts immobiliers en 2025

Pourquoi les délais bancaires freinent-ils encore la résiliation d’assurance emprunteur ?

Un parcours administratif complexe et chronophage

Malgré les avancées de la loi Lemoine, le changement reste un parcours semé d’embûches. Les données UTWIN 2025 révèlent un délai moyen de 22 jours pour obtenir la réponse d’une banque. Or, ce délai représente plus du double du délai légal de 10 jours ouvrés. De plus, la majorité des dossiers nécessite au moins deux allers-retours administratifs avec l’établissement bancaire. Par conséquent, le processus de substitution s’allonge considérablement.

Un taux de refus bancaire élevé

Plus préoccupant encore, 36% des dossiers essuient un refus initial de la banque. Ce refus entraîne en moyenne plus de 34 jours de retard supplémentaires. Cette situation génère une insatisfaction marquée. En effet, 60% des assurés jugent leur banque trop lente selon l’Enquête de Satisfaction Annuelle Assurés UTWIN 2024. Face à ces obstacles, l’expertise d’un courtier spécialisé s’avère déterminante. Ainsi, UTWIN parvient à obtenir 95% de dossiers validés à terme par la banque. Cela démontre l’importance d’un accompagnement expert pour naviguer efficacement dans les méandres administratifs bancaires.

Délais et taux d'acceptation bancaire pour le changement d'assurance emprunteur
Délais et taux d’acceptation bancaire pour le changement d’assurance emprunteur

Quelles sont les premières sanctions contre les banques et leur impact ?

Des amendes historiques prononcées par la DGCCRF

L’année 2025 marque un tournant décisif dans l’application de la loi Lemoine. Pour la première fois, plusieurs établissements bancaires ont été sanctionnés par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) pour non-respect des délais légaux. Le Crédit Agricole Île-de-France a écopé de l’amende la plus lourde avec 323 518€. Viennent ensuite la BRED Banque Populaire (298 000€), le CIC Est (196 000€) et la Caisse d’Épargne Île-de-France (80 000€). Ces montants significatifs témoignent de la volonté des autorités de faire respecter les droits des consommateurs.

Un signal fort pour fluidifier le marché

Ces sanctions constituent un signal fort. Elles confirment que la réglementation entre dans une phase d’application stricte. Par conséquent, elles pourraient contribuer à fluidifier le marché en incitant les banques à respecter scrupuleusement les délais légaux de 10 jours ouvrés. Cette évolution est essentielle pour garantir l’effectivité des droits des emprunteurs. Elle permet également à la loi Lemoine de produire tous ses effets. Ces sanctions marquent un changement d’approche. En effet, on passe de la simple observation à une application ferme des textes. Cela devrait progressivement améliorer l’expérience des emprunteurs souhaitant changer d’assurance.

Comment se répartit le marché de l’assurance emprunteur en 2025 ?

Une domination bancaire persistante

Malgré les économies substantielles permises par la réforme, le marché reste dominé par les établissements bancaires. En 2025, 77% des nouvelles souscriptions sont captées par les contrats bancaires. Plus encore, les bancassureurs détiennent 84% du stock total des contrats. Ces chiffres reflètent une inertie importante et le poids historique des banques dans ce secteur.

Une progression timide des assureurs alternatifs

Les assureurs alternatifs progressent lentement sur ce marché. Leur part est passée de 15,3% en 2021 à seulement 16,1% en 2023. Cette augmentation de moins d’un point en deux ans s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, la méconnaissance des droits par les emprunteurs. D’autre part, les freins administratifs imposés par certaines banques. Pourtant, le contexte devrait favoriser les changements.

Répartition du marché de l'assurance emprunteur
Répartition du marché de l’assurance emprunteur

En effet, les taux moyens atteignent 3,14% et la durée des prêts s’allonge à un record de 250 mois (soit près de 21 ans). Le coût global du crédit augmente donc. Cela renforce le rôle stratégique de l’assurance comme levier d’optimisation budgétaire. Cette stagnation relative contraste avec les économies potentielles importantes. Elle suggère que les obstacles pratiques demeurent plus déterminants que les avantages financiers dans les décisions des emprunteurs.

Quelles conditions pour maximiser l’impact de la loi Lemoine sur l’assurance emprunteur ?

Simplifier les processus bancaires

Pour UTWIN, trois conditions sont essentielles pour atteindre la pleine maturité de la réforme. D’abord, il convient de simplifier les processus bancaires afin de réduire les délais de traitement. Cette simplification permettrait de se rapprocher du délai légal de 10 jours ouvrés. Ainsi, l’expérience client s’améliorerait significativement. À ce titre, les sanctions de la DGCCRF en 2025 constituent un premier pas vers cette standardisation des pratiques bancaires.

Renforcer la pédagogie auprès des emprunteurs

Ensuite, il est crucial de renforcer la pédagogie sur leurs droits et les avantages du changement. Beaucoup d’assurés ignorent encore qu’ils peuvent résilier leur contrat à tout moment depuis septembre 2022. De plus, ils méconnaissent les économies de plusieurs milliers d’euros possibles. Une meilleure information permettrait d’accroître le taux de substitution. Elle dynamiserait également la concurrence sur le marché. Des campagnes d’information publiques, similaires à celles menées pour d’autres réformes de protection des consommateurs, pourraient contribuer à mieux faire connaître ces droits.

Accélérer la digitalisation du parcours

Enfin, la digitalisation du suivi et de la substitution constitue un levier majeur d’amélioration. L’automatisation des échanges entre courtiers, assureurs et banques réduirait considérablement les délais. Elle limiterait également les erreurs administratives. Par conséquent, cette transformation numérique contribuerait à rendre la loi Lemoine pleinement opérationnelle. Elle profiterait ainsi à tous les emprunteurs. UTWIN, précurseur de l’assurance 100% digitale depuis sa fondation à Lyon en 2015, illustre le potentiel de cette approche. L’entreprise compte aujourd’hui 80 000 assurés et un réseau de plus de 4 000 courtiers et partenaires.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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