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Un mauvais système de chauffage peut-il bloquer une vente ?

Un mauvais système de chauffage peut-il bloquer une vente ?

Le système de chauffage est devenu le nouveau juge de paix du marché immobilier français. Selon une enquête nationale menée par Rothelec en septembre 2025 auprès de 4 101 personnes, dont 1 300 propriétaires de logements locatifs, 91% des acheteurs scrutent désormais le système de chauffage avant toute transaction. Plus alarmant encore : 7 acheteurs sur 10 écartent d’emblée un bien équipé d’un système énergivore. Cette réalité rebat les cartes pour vendeurs, bailleurs et acheteurs. Pourquoi un système de chauffage obsolète peut-il faire fuir les acquéreurs potentiels ? Comment un chauffage performant accélère-t-il la vente ou la location d’un bien ? Quels types de système de chauffage rassurent réellement le marché ? Cette enquête dévoile des chiffres sans appel et apporte des réponses concrètes pour comprendre comment le confort thermique et la performance énergétique transforment aujourd’hui les stratégies immobilières.


Sommaire :


À retenir – Système de chauffage et immobilier

  • 91% des acheteurs scrutent le système de chauffage avant tout achat immobilier.
  • 69% des candidats à l’achat écartent d’emblée un bien équipé d’un système de chauffage énergivore.
  • La pompe à chaleur et le chauffage électrique moderne dominent le classement.
  • 83% des Français confirment qu’un système de chauffage performant accélère la mise en location.
  • 82% des propriétaires envisagent de changer leur système de chauffage.

Pourquoi le système de chauffage est-il devenu un critère prioritaire pour les acheteurs ?

Une vigilance massive des acheteurs

Le système de chauffage n’est plus un simple détail technique dans une transaction immobilière. En effet, il devient un critère déterminant dans la décision d’achat. Selon l’enquête Rothelec, menée en septembre 2025, 54% des acheteurs examinent systématiquement le dispositif de chauffage proposé. De leur côté, 37% y accordent une attention variable selon l’âge du bien.

9 acheteurs sur 10 scrutent désormais le système de chauffage avant d’acheter.

Mais, le phénomène va plus loin. Près d’un acquéreur sur deux (49%) estime que le type de chauffage joue un rôle essentiel dans sa décision. Par ailleurs, 43% le jugent moyennement décisif. Au final, seuls 8% le placent encore au second plan.

Cette vigilance accrue n’a rien d’un hasard. D’une part, les coûts énergétiques pèsent de plus en plus lourd sur le budget des ménages français. D’autre part, la réglementation thermique se durcit progressivement, rendant les équipements obsolètes moins attractifs. Enfin, le confort thermique est devenu un véritable marqueur de qualité de vie, que les acheteurs ne sont plus prêts à sacrifier.

Le DPE devient un levier de négociation majeur

Depuis le 1er janvier 2025, la loi Climat et Résilience interdit la mise en location des logements classés G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE). Cette mesure accélère la prime aux biens sobres en énergie et réoriente clairement le marché vers les logements performants. Selon l’enquête Rothelec, un mauvais classement DPE peut faire chuter le prix d’un bien jusqu’à 15%. Le système de chauffage joue ici un rôle déterminant, puisqu’il influence directement la note énergétique du logement.

Les acheteurs se sont adaptés à cette nouvelle réalité. Ils utilisent désormais le DPE comme un véritable levier de négociation. Lors d’une transaction, un système de chauffage obsolète ou énergivore se traduit immédiatement par une décote significative. À l’inverse, un équipement moderne, comme une pompe à chaleur ou un chauffage électrique performant, sécurise la valeur du bien et rassure l’acquéreur sur ses futures dépenses énergétiques.

Enfin, le contexte économique renforce cette tendance. Le gouvernement a annoncé une baisse de 10 à 15% du prix de l’électricité à compter de février 2025. Cette évolution rend les systèmes de chauffage électriques performants encore plus attractifs et accentue leur avantage concurrentiel sur le marché immobilier.

Un système de chauffage énergivore peut-il faire fuir les acheteurs ?

69% des candidats écartent un bien trop énergivore

L’enquête Rothelec révèle un chiffre sans appel. En effet, 69% des candidats à l’achat sont prêts à écarter un bien trop énergivore en raison de son système de chauffage. Dans le détail, 38% le font sans la moindre hésitation, tandis que 31% y renoncent si aucun atout ne compense le déficit énergétique. Ce constat sonne comme un signal d’alarme pour les logements qualifiés de “passoires énergétiques”. Ces biens souffrent d’un véritable rejet du marché.

Face à la hausse continue des prix de l’électricité et du gaz ces dernières années, les acheteurs changent leur approche. Ils ne se contentent plus du prix d’achat : ils intègrent désormais le coût global de possession dans leur décision. Un système de chauffage énergivore devient alors une charge prévisible et dissuasive. Beaucoup d’acquéreurs font leurs calculs avant même la visite. Puisqu’un chauffage obsolète peut alourdir la facture annuelle de plusieurs centaines d’euros, par rapport à un équipement performant.

69% des acheteurs sont prêts à écarter un bien à cause d'un système de chauffage trop énergivore
69% des acheteurs sont prêts à écarter un bien à cause d’un système de chauffage trop énergivore

L’hiver révèle impitoyablement les défauts

Selon 83% des Français interrogés, un logement mal chauffé ou doté d’un système de chauffage vieillissant se vend moins bien en automne-hiver qu’au printemps-été. Plus précisément, 56% estiment même qu’il se vend beaucoup moins bien pendant la saison froide.

Ce constat s’explique facilement. Les mois d’hiver révèlent sans concession les faiblesses d’un logement : un chauffage poussif, des courants d’air persistants ou des zones froides rendent l’expérience de visite désagréable. L’acheteur le ressent immédiatement et associe cette impression d’inconfort à une mauvaise performance énergétique.

La sanction du marché est immédiate. Selon les données SeLoger 2024, les passoires énergétiques affichent une décote pouvant atteindre 14% par rapport aux biens classés D.

En conséquence, le système de chauffage performant devient un atout de vente saisonnier décisif, surtout pendant les mois les plus froids de l’année.

83% des Français estiment qu'un système de chauffage défaillant pénalise les ventes en période hivernale
83% des Français estiment qu’un système de chauffage défaillant pénalise les ventes en période hivernale

Quels systèmes de chauffage valorisent un bien immobilier ?

Le podium des systèmes gagnants

L’enquête Rothelec met en évidence les systèmes de chauffage qui favorisent la vente d’un bien immobilier. En tête du classement, la pompe à chaleur séduit 76% des acheteurs.

Le chauffage électrique moderne — radiateurs performants ou planchers chauffants — arrive juste derrière avec 68% d’opinions favorables. Le chauffage au bois ou aux pellets conserve une image positive auprès de 59% des répondants, porté par sa dimension écologique.

En revanche, la chaudière gaz à condensation, pourtant récente, s’effondre à 42% d’approbation. Ce recul illustre un basculement profond du marché vers des énergies plus vertes. En outre, ce changement de perception reflète directement le contexte réglementaire français. Les aides publiques pour les chaudières gaz ont quasiment disparu du dispositif MaPrimeRénov’. À l’inverse, l’État concentre ses soutiens financiers sur les solutions décarbonées : pompes à chaleur, chauffage électrique performant, et énergies renouvelables.

Les acheteurs intègrent ces évolutions dans leur stratégie d’acquisition. Ils anticipent les futures interdictions et privilégient les systèmes compatibles avec les objectifs de transition énergétique.
En clair, le système de chauffage devient un indicateur d’avenir, autant qu’un critère de confort ou d’économie.

La pompe à chaleur et le système de chauffage électrique moderne dominent le palmarès des équipements valorisants
La pompe à chaleur et le système de chauffage électrique moderne dominent le palmarès des équipements valorisants.

Le système de chauffage, priorité numéro un des rénovations

Lorsqu’ils rénovent leur logement, 53% des Français placent l’amélioration du système de chauffage en tête de leurs priorités. Ce poste devance l’isolation, la cuisine ou encore la salle de bain, selon l’enquête Rothelec. Et, 36% supplémentaires le jugent important, mais après d’autres travaux de rénovation.

Au total, près de neuf Français sur dix (89%) reconnaissent la nécessité d’investir dans un système de chauffage performant lors d’une rénovation.

D’ailleurs, les professionnels du secteur le constatent sur le terrain. Les biens dotés d’un système de chauffage récent et performant se vendent en moyenne 15 à 20% plus rapidement que ceux encore équipés d’appareils obsolètes. En résumé, le chauffage s’impose désormais comme le poste de rénovation offrant le meilleur retour sur investissement, à la fois en termes de confort, d’économie d’énergie et d’attractivité à la revente.

89% des Français considèrent le système de chauffage comme un poste de rénovation prioritaire ou important.
89% des Français considèrent le système de chauffage comme un poste de rénovation prioritaire ou important.

Comment le système de chauffage impacte-t-il le marché locatif ?

Un système performant accélère la mise en location

Pour 83% des Français interrogés, un système de chauffage moderne permet de louer un logement plus rapidement. Dans le détail, 64 % estiment que cet effet positif s’applique à tous les types de biens, quelle que soit leur localisation. Tandis que 19% jugent qu’il ne concerne que les zones tendues où la demande locative reste forte.

Ainsi, le chauffage s’impose comme un véritable atout concurrentiel. Un équipement performant écourte la vacance locative et sécurise le loyer cible fixé par le propriétaire. Dans un marché locatif sous tension, chaque jour sans locataire représente une perte financière directe pour le bailleur. De plus, un système de chauffage économique et efficace rassure immédiatement les candidats locataires. Il garantit des charges maîtrisées et un meilleur confort thermique, des critères désormais essentiels dans leur décision finale. En somme, le chauffage devient un argument décisif de valorisation locative, au même titre que l’emplacement ou l’état général du logement.

83% des Français estiment qu'un système de chauffage performant accélère la mise en location
83% des Français estiment qu’un système de chauffage performant accélère la mise en location

65% des propriétaires prêts à investir

Du côté des propriétaires bailleurs, l’engagement est clair. En effet, 65% se disent prêts à investir dans un système de chauffage plus performant pour renforcer l’attractivité locative de leur bien. Parmi eux, 48% franchiraient le pas sans hésiter, convaincus du retour sur investissement. Tandis que 17% le feraient à condition que cette amélioration profite aussi au locataire, en réduisant ses charges énergétiques.

Dans les zones tendues, où la concurrence entre biens à louer est particulièrement forte, un système de chauffage récent et efficace constitue un accélérateur de location. Il permet de réduire les délais de mise en location et de sécuriser le niveau de loyer.

En revanche, 32% des propriétaires se montrent plus réservés : ils n’investiraient que si la loi l’exige, comme c’est déjà le cas avec l’interdiction progressive de louer les passoires énergétiques. Enfin, seuls 3% déclarent ne pas considérer le chauffage comme une priorité d’investissement.

65% des propriétaires sont prêts à investir volontairement dans un système de chauffage performant
65% des propriétaires sont prêts à investir volontairement dans un système de chauffage performant

La question complexe de l’augmentation du loyer

À la question : « Un système de chauffage économique et récent permet-il d’augmenter le loyer ? », 69% des Français se trompent encore sur la réalité juridique. Seuls 31% savent qu’un chauffage moderne et économe peut effectivement soutenir une hausse de loyer, en améliorant à la fois le classement DPE et l’attractivité du bien.

En réalité, le cadre légal français demeure strict. Aucune augmentation de loyer n’est possible tant que le logement reste classé F ou G, conformément à la loi Climat et Résilience. Même après des travaux de rénovation énergétique, la hausse reste encadrée par la réglementation. Pour espérer revaloriser leur loyer, les propriétaires doivent donc atteindre la classe énergétique E ou supérieure. Ils doivent aussi fournir des justificatifs précis : un nouveau DPE post-travaux et les factures détaillées attestant des améliorations réalisées.

Certes, le chauffage à lui seul ne suffit pas à justifier une augmentation. Mais, il joue un rôle clé dans la performance énergétique globale du logement. Mieux encore, il renforce durablement la valeur locative et rassure les locataires sur leurs futures dépenses d’énergie.

Seuls 31% des Français connaissent les possibilités réelles de révision de loyer liées au système de chauffage
Seuls 31% des Français connaissent les possibilités réelles de révision de loyer liées au système de chauffage

La réglementation pousse-t-elle à changer de système de chauffage ?

82% des propriétaires se mettent en ordre de marche

La réglementation s’impose désormais comme un moteur majeur du changement. D’après l’enquête Rothelec, 38% des propriétaires citent les obligations légales comme facteur déterminant dans leur décision de remplacer le système de chauffage. En parallèle, 44% préfèrent commencer par l’isolation thermique, avant d’envisager un nouvel équipement. Cette approche progressive et rationnelle vise à optimiser la performance énergétique globale du logement.

Au total, 82% des propriétaires bailleurs se préparent activement aux nouvelles contraintes imposées par la loi. Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G au DPE ne peuvent plus être loués, conformément au calendrier de la loi Climat et Résilience. Les logements classés F suivront prochainement dans cette interdiction progressive. Face à cette pression réglementaire croissante, 17% des propriétaires reconnaissent repousser encore leurs travaux, tandis que seulement 1% ne se sentent pas encore concernés.

Ainsi, la réglementation agit comme un accélérateur de transformation du parc locatif français. Le système de chauffage devient désormais un levier central de mise en conformité légale, indispensable pour continuer à louer son bien dans les années à venir.

82% des propriétaires envisagent des travaux sur leur système de chauffage sous l'effet de la réglementation
82% des propriétaires envisagent des travaux sur leur système de chauffage sous l’effet de la réglementation

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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