Dans un contexte économique sensible, l’évolution des taux de crédit est scrutée de près. En effet, Ces taux influencent l’achat immobilier des ménages comme le secteur de la construction. Or, l’analyse des tendances des taux de crédit suggère des changements pour les emprunteurs et les professionnels de l’immobilier. Le secteur du crédit immobilier semble montrer des signes de stabilisation en cette fin d’année. Analysons les tendances récentes et ce qu’elles prédisent pour l’avenir des emprunteurs.
Une accalmie bienvenue dans la hausse des taux de crédit
En novembre, le réseau de courtage Vousfinancer a enregistré une diminution notable des hausses des taux de crédit. Cette tendance, bien que modeste, indique peut-être un plafond imminent.
En effet, seules quelques banques ont mis à jour leurs grilles tarifaires. Cela démontre une tendance claire. Il y a une préférence pour stabiliser, voire maintenir, les taux de crédit à leur niveau actuel.
Quant aux établissements ayant révisé leurs taux, les ajustements varient peu. Certains ont choisi de ne pas les modifier, préservant les conditions existantes. D’autres ont opté pour des hausses modérées, les augmentations oscillant entre 0,05 % et 0,25 %. Ce qui représente une hausse moins prononcée par rapport aux 0,40 % observés dans les mois antérieurs. En cela, ce phénomène semble indiquer un ralentissement dans la tendance à la hausse des taux de crédit.
De plus, à l’encontre des attentes, une banque régionale a récemment baissé ses taux de crédit. Cette diminution, de 0,10 % à 0,20 %, varie en fonction du profil de l’emprunteur. Il s’agit d’une première diminution observée depuis l’été 2022.
Les taux de crédit moyens en novembre se positionnent à 4 % sur 15 ans, 4,2 % sur 20 ans et 4,5 % sur 25 ans. Ces taux représentent une respiration pour les emprunteurs après une période de hausses conséquentes.
Des initiatives bancaires qui changent la donne
De plus, plusieurs établissements bancaires offrent à présent un prêt complémentaire de 20 000 euros à taux zéro. Celui-ci peut s’ajouter ou non au Prêt à Taux Zéro (PTZ) habituellement proposé par l’État. Cette initiative vise à alléger substantiellement le coût total du crédit pour les acquéreurs.
Prenons l’exemple d’un primo-accédant acquérant un bien de 200 000 euros avec 10 % d’apport. Avec un prêt complémentaire sans intérêt de 20 000 euros, il ne resterait à financer que 180 000 euros à 4 %.
Ce mécanisme induit une réduction conséquente du coût total du crédit. Puisque ce dernier passe alors de 90 800 euros à 81 700 euros sans le prêt bonifié. En d’autres termes, l’économie réalisée s’élève à 9 000 euros. Ce qui équivaut, pour l’emprunteur, à une baisse effective de son taux de crédit de 0,35 %.
Un tel dispositif financier peut favoriser l’accessibilité à la propriété pour les nouveaux acquéreurs, diminuant les intérêts dus sur le prêt. Dans un contexte de taux de crédit fluctuants, ces stratégies de financement pourraient s’avérer cruciales pour garder le marché immobilier séduisant pour les primo-accédants.
Les taux d’usure, thermomètres du marché du crédit
L’actualisation récente des taux d’usure pour novembre révèle une évolution disparate. En effet, on observe une légère régression sur les prêts de moins de 10 ans. Tandis qu’une hausse modérée caractérise les périodes plus longues.
Pour les emprunts s’étendant sur 20 ans et au-delà, l’augmentation s’établit à 0,11 point. C’est un rythme plus mesuré que les croissances mensuelles de 0,20 à 0,25 point constatées depuis l’introduction des ajustements mensuels du taux d’usure.
“ Le fait que la hausse se limite à 0,11 % en novembre est indicatif d’un ralentissement de l’augmentation des taux. Ce qui constitue une nouvelle réjouissante. Qui plus est, nous nous approchons de la fin de la révision mensuelle des taux d’usure. Dans un mois, nous devrions atteindre un plafond de 6 % sur les prêts de 20 ans et plus. Un seuil qui devrait permettre aux banques de maintenir la rentabilité des crédits octroyés.” – Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
Les ajustements futurs des taux d’usure auront un rôle clé pour équilibrer les besoins des emprunteurs avec la santé financière des banques.
Perspectives futures : stabilisation ou baisse des taux de crédit ?
La Banque centrale européenne a maintenu ses taux directeurs, un indicateur de plus vers une stabilisation potentielle. De plus, la reprise de la concurrence entre les banques laisse présager une période plus clémente pour les emprunteurs.
“ Le retour de cette concurrence interbancaire contribue à la stabilisation des taux, mais il est trop tôt pour parler de baisse. D’autant que certaines banques à l’inverse, proposent des taux à plus de 5 %, ou des taux dissuasifs pour les moins bons profils.” – explique Julie Bachet.
La prudence reste de mise
Malgré ces signes positifs, les experts restent prudents. La porte-parole de Vousfinancer, Sandrine Allonier, évoque une phase de stabilisation plus probable qu’une baisse immédiate des taux de crédit. Il s’agit d’une lueur d’espoir pour les acheteurs, qui pourraient retrouver une meilleure visibilité sur le marché.
En résumé, le mois de novembre apporte son lot de bonnes nouvelles pour le marché du crédit immobilier. Puisque l’on note une accalmie des hausses des taux de crédit et des signes avant-coureurs d’une stabilisation à venir. Bien que la prudence soit toujours de mise, ces développements pourraient annoncer un environnement plus favorable pour les emprunteurs prochainement.