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Maquette numérique : quels défis pour les métiers du bâtiment ?

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Maquette numérique : quels défis pour les métiers du bâtiment ?

XERFI vient de publier une étude sur les enjeux de la maquette numérique (BIM) dans la filière du bâtiment. Cette technologie offre des opportunités considérables mais son usage peine à faire des émules en France.

La maquette numérique, ou BIM pour Building Information Modeling, est un outil défiant l’approche traditionnelle de la filière du bâtiment. Cette technologie offre en effet des opportunités considérables en termes de fluidité des processus de production, de réduction des délais et des coûts ainsi que d’amélioration de la qualité de service.

Avec le BIM, les acteurs du bâtiment travaillent en collaboration. Ce système optimise la logistique et unifie la filière autour de projets communs. Grâce au BIM, l’architecte, le maître d’ouvrage, les bureaux d’études techniques, l’économiste ou encore les entreprises de travaux ne ressaisissent plus les informations. Ils gagnent ainsi un temps précieux qui leur permet de se consacrer à leur corps de métier.

« Mieux organisés, ces acteurs communiquent davantage entre eux, ce qui leur permet de détecter plus facilement les problèmes en amont et d’accélérer significativement la marche du projet », précise Vincent Desruelles, auteur de l’étude.

La maquette numérique est aussi un bon moyen de réduire les coûts, et ce à toutes les étapes de la construction. Pendant la phase d’exploitation, le BIM permet de réduire les coûts de fonctionnement des services d’entretien, de gestion ou de commercialisation qui utilisent les données numérisées, et des dépenses de prestations externes. Ce poste est particulièrement stratégique puisqu’il représente actuellement 75% du coût d’un bâtiment.

Ensuite, le BIM permet un gain de temps considérable permettant d’optimiser les dépenses pendant la phase de construction. Enfin, le calcul des coûts est largement facilité par l’utilisation du BIM 5D, les dépenses s’ajustant en temps réel en fonction des informations attachées aux objets inclus dans la maquette.

Les pouvoirs publics britanniques, en pointe sur la question, estiment que l’usage du BIM a permis au secteur de la construction de réaliser environ 1 milliard d’euros d’économies en 2013/2014.

Enfin, l’usage de la maquette numérique permet la montée en gamme de la qualité des constructions et des services. Les clients peuvent explorer visuellement les futurs bâtiments dès la phase de conception : la personnalisation est plus grande et la satisfaction accrue. Pendant la phase d’exécution, l’amélioration de la qualité porte sur les questions de sécurité, le respect des délais, ou encore la transmission des informations. Enfin, disposer d’un avatar numérique est un bon moyen de valoriser le bien à vendre. Cette maquette comprenant l’historique complet du bâtiment (ses caractéristiques, les travaux réalisés, etc.) constitue un actif associé à leur patrimoine.

Pour les entreprises, l’adoption du BIM est aussi un enjeu d’image : la maquette numérique apparaît comme innovante et moderne, et donc à même d’attirer des clients. « Dans ce secteur, certaines entreprises, dont Bouygues ou encore Vinci Construction, ont déjà un positionnement très avancé. Pour les firmes de taille plus modeste, il s’agit de s’inscrire dans la dynamique de ces leaders et d’anticiper la généralisation de cette technologie pour ne pas se laisser dépasser », indique Vincent Desruelles.

Malgré des avantages aujourd’hui largement reconnus et mis en avant par les pouvoirs publics, plusieurs obstacles s’opposent à l’adoption du BIM à une échelle plus large. Tout d’abord, l’absence de standards universels via l’adoption d’un logiciel de référence empêche une pleine collaboration entre les parties impliquées dans un projet. Ensuite, un effort conséquent doit être réalisé dans la formation pour que les potentialités du BIM puissent être exploitées par tous. Enfin, les acteurs de la filière montrent encore une certaine méfiance à l’égard de cette technologie et manifestent un certain scepticisme sur son potentiel.

« En France, le plan de transition numérique tente de pallier cet écueil en distribuant notamment des « kits BIM » pour sensibiliser tous les acteurs de la filière du bâtiment. D’autres projets ont également pour objectif de faire monter en compétence les entreprises au niveau local. En effet, la demande de BIM de la part des TPE et des artisans très marginale, notamment en raison des investissements à consentir, constitue un levier important de développement à terme », conclut Vincent Desruelles.

Source : www.xerfi.fr

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Manda R.

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