Le marché immobilier amorce un rebond prometteur en 2025. Après une année 2024 marquée par la crise, les signaux passent enfin au vert. Lors d’une conférence exclusive organisée par Capifrance et Optimhome, Olivier Colcombet et Baptiste Capron (SeLoger) ont dévoilé des chiffres révélateurs. En effet, le marché immobilier enregistre une croissance de +17 % à +20 % sur les quatre premiers mois de l’année. Ce redémarrage, soutenu par l’innovation technologique et l’IA, témoigne d’une profonde adaptation des professionnels aux nouvelles attentes des acheteurs. Quelles dynamiques redessinent le marché immobilier en 2025 ? Et, comment les acteurs s’y préparent ?
Sommaire :
- Quels sont les signes de reprise du marché immobilier en 2025 ?
- Comment les taux d’intérêt influencent-ils le marché immobilier ?
- Pourquoi les mandataires surperforment-ils sur le marché immobilier ?
- Quel est l’impact de l’intelligence artificielle sur le marché immobilier ?
À retenir
- Croissance confirmée : +17% à +20% de progression sur les 4 premiers mois 2025
- Volume en hausse : 800 000 transactions sur 12 mois vs 750 000 l’an dernier
- Taux attractifs : Baisse à 3% en moyenne, jusqu’à 2,80% pour les meilleurs dossiers
- Fluidification : Temps de vente réduit d’une semaine en 6 mois
- Géographie contrastée : Paris et Montpellier en hausse, Nice et Nantes en recul
Quels sont les signes de reprise du marché immobilier en 2025 ?
Le marché immobilier français affiche des signaux positifs incontestables depuis le début 2025.
Olivier Colcombet, président de Capifrance et Optimhome, confirme cette tendance : “Depuis le dernier trimestre 2024, on voit une reprise qui s’est accélérée depuis janvier avec des mois tous en croissance.”
Les chiffres clés de la reprise
Un regain d’activité qui signe la fin de l’attentisme
Les dernières données du marché confirment une reprise notable de la dynamique immobilière. Sur un an, la tendance s’inverse nettement : 800 000 transactions ont été enregistrées, contre 750 000 l’année précédente, soit une hausse de +6,7 %. Ce retournement marque un tournant, après les tensions de 2024. Lors de la conférence du 10 juin 2025, Olivier Colcombet, président du groupe Capifrance-Optimhome, a évoqué une prévision de clôture d’année comprise entre 850 000 et 880 000 transactions. Ce regain de confiance redonne de la fluidité au marché.
Baptiste Capron, directeur général de SeLoger, observe : « Le temps de vente a diminué d’environ une semaine sur les six derniers mois, avec un gain de 4 jours depuis le début de l’année. »
Mars 2025 s’est même distingué par une performance record par rapport à mars 2024, considéré par de nombreux professionnels comme le point bas du cycle immobilier récent.
Une géographie contrastée
Le marché immobilier présente des disparités territoriales marquées. Dans certaines zones, la reprise est déjà bien amorcée : Paris, Montpellier et plusieurs villes du sud comme Bordeaux enregistrent une évolution positive des prix au mètre carré. À l’inverse, d’autres territoires restent en retrait : Nantes et Nice connaissent encore des reculs, illustrant ainsi la variabilité géographique de cette reprise.
Comment les taux d’intérêt influencent-ils le marché immobilier ?
La baisse des taux d’intérêt constitue le moteur principal de la reprise du marché immobilier. Avec des taux moyens à 3% sur 20 ans et jusqu’à 2,80% pour les meilleurs dossiers, l’accès au crédit redevient attractif.
Le retour des primo-accédants
Cette évolution favorable stimule particulièrement les primo-accédants sur le marché immobilier. Le PTZ (Prêt à Taux Zéro) relancé dans des conditions favorables amplifie ce phénomène.
Cependant, Olivier Colcombet émet une réserve importante : “L’État a prévu la même enveloppe de PTZ en 2025 qu’en 2024, ce qui signifie que rapidement les enveloppes seront consommées.”
Les banques retrouvent également leur appétit pour le crédit immobilier. Cette dynamique favorable explique en partie le retour massif des primo-accédants sur le marché immobilier.
Baptiste Capron confirme : “C’est un produit d’appel en France pour les banques, donc les taux sont plus bas que dans d’autres pays malgré notre situation débattable du point de vue de la dette.”
La mobilité des seconds acquéreurs
Les taux favorables débloquent également la mobilité des seconds acquéreurs sur le marché immobilier. Grâce à cette baisse des taux, des propriétaires jusque-là freinés peuvent désormais vendre pour s’agrandir, ce qui alimente une dynamique vertueuse de transactions.
Pourquoi les mandataires surperforment-ils sur le marché immobilier ?
Le modèle des mandataires immobiliers démontre sa résilience et sa capacité d’adaptation sur le marché immobilier actuel. En 25 ans, les réseaux de mandataires ont conquis 26% de parts de marché.
Les avantages structurels
Olivier Colcombet apporte un éclairage sur les dynamiques actuelles du marché : « En période de crise, il est plus compliqué de trouver un équilibre financier quand on porte les frais fixes d’une agence. »
Dans ce contexte, les mandataires immobiliers, souvent indépendants sous statut d’autoentrepreneur ou d’EIRL, bénéficient d’une plus grande agilité pour traverser les phases de repli. Cette souplesse constitue un véritable atout. Ainsi, leur modèle allégé leur permet de s’adapter plus rapidement aux évolutions du marché, sans subir la charge structurelle des agences traditionnelles.
Cette transformation du paysage immobilier se confirme également du côté des particuliers. Selon une étude Harris Interactive présentée lors de la conférence, la part des transactions réalisées de particulier à particulier a chuté de 11 points en dix ans. Un recul significatif qui renforce la place des professionnels dans l’intermédiation immobilière.
Rebond stratégique et intégration de talents
Le groupe Capifrance-Optimhome a su tirer parti des bouleversements de 2024, marqués par la fermeture de plus de 2 000 agences immobilières. Il a ainsi accueilli de nombreux professionnels en reconversion, issus de ces structures traditionnelles. Cette vague d’intégration ne s’est pas faite au hasard. Le groupe a massivement investi dans la formation continue et le déploiement d’outils technologiques de pointe pour accompagner la montée en compétences de ses mandataires. Une stratégie qui vise à renforcer leur autonomie et leur efficacité sur un marché en pleine reconfiguration.
Quel est l’impact de l’intelligence artificielle sur le marché immobilier ?
L’intelligence artificielle transforme progressivement les pratiques du marché immobilier, mais sans remplacer l’humain. Les deux dirigeants s’accordent sur une approche pragmatique de ces technologies.
L’IA au service de l’efficacité
Olivier Colcombet précise : “L’IA nous permet de réduire 30% du temps administratif, que nos conseillers peuvent alors consacrer à leurs clients. Cette technologie améliore les rapports d’estimation, corrige les textes et optimise les processus.”
Vers une recherche conversationnelle
Baptiste Capron annonce l’arrivée prochaine d’une IA conversationnelle sur SeLoger : “Au lieu de cocher des cases, vous pourrez dire ‘je cherche un deux-pièces, je suis un jeune couple’. Cette évolution transformera l’expérience utilisateur sur le marché immobilier numérique.”
Le marché immobilier français entre dans une nouvelle ère, portée par des fondamentaux solides et une innovation technologique maîtrisée. Dans cette dynamique, la collaboration renforcée entre plateformes digitales et réseaux de conseillers ouvre la voie à un avenir prometteur pour l’ensemble des acteurs du secteur.
FAQ – Marché immobilier 2025
Le marché immobilier est-il vraiment en reprise en 2025 ?
Oui, les chiffres confirment une reprise solide avec une croissance de +17 % à +20 % sur les quatre premiers mois de 2025. Dans la même tendance, le nombre de transactions est passé de 750 000 à 800 000 sur douze mois glissants. Parallèlement, le temps de vente s’est réduit d’une semaine au cours des six derniers mois.
Quels sont les taux d’intérêt actuels pour un crédit immobilier ?
Les taux moyens s’établissent à 3% sur 20 ans, avec des possibilités jusqu’à 2,80% pour les meilleurs dossiers. Cette baisse significative par rapport aux 3,50% pratiqués il y a quelques mois stimule fortement la demande, notamment des primo-accédants.
Toutes les régions bénéficient-elles de cette reprise du marché immobilier ?
Non, la reprise est géographiquement contrastée. Paris, Montpellier et Bordeaux enregistrent une évolution positive des prix, tandis que Nantes et Nice connaissent encore des difficultés. Cette disparité territoriale reflète des dynamiques économiques locales différentes.
Les mandataires immobiliers sont-ils plus performants que les agences traditionnelles ?
Selon Olivier Colcombet, les mandataires démontrent une meilleure résilience en période de crise grâce à leurs coûts fixes réduits et leur autonomie. Cette solidité s’accompagne d’une progression continue : en 25 ans, ils ont conquis 26 % de parts de marché, notamment en profitant de l’intégration de professionnels issus des 2 000 agences fermées en 2024.
Comment l’intelligence artificielle transforme-t-elle le secteur immobilier ?
L’IA améliore l’efficacité des professionnels en réduisant de 30% le temps administratif selon Capifrance. Elle enrichit les rapports d’estimation, optimise les textes d’annonces et permettra bientôt une recherche conversationnelle sur les portails. Cependant, elle complète sans remplacer la relation humaine essentielle au métier.
