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Calorifugeage : jusqu’à 25% d’économies cachées dans vos tuyaux

Calorifugeage : jusqu’à 25% d’économies cachées dans vos tuyaux

L’isolation des tuyaux reste un enjeu méconnu malgré son impact considérable sur la performance énergétique des bâtiments. D’ici le 1er janvier 2027, une nouvelle réglementation imposera le calorifugeage de tous les réseaux de chaleur et de froid dans les logements collectifs et bâtiments tertiaires. Cette mesure vise à combattre les déperditions thermiques qui peuvent représenter jusqu’à 25% des consommations énergétiques d’un bâtiment. Face à cette échéance, KINGSPAN propose une analyse détaillée des économies potentielles pour les copropriétaires et gestionnaires de bâtiments.

Sommaire :

Le calorifugeage : un levier d’économie d’énergie sous-estimé

Un potentiel d’économies considérable

Le calorifugeage, ou isolation des réseaux hydrauliques de chauffage et de climatisation, constitue un levier d’économie d’énergie largement sous-exploité. D’après les experts de KINGSPAN Isolation Technique, les défauts d’isolation des tuyaux peuvent entraîner des déperditions représentant jusqu’à 25% de la consommation énergétique totale d’un bâtiment. Cette situation s’explique en grande partie par un manque d’attention portée à l’isolation des réseaux. En effet, lors de la conception ou de la rénovation des installations thermiques, cet aspect est souvent négligé.

Selon les données fournies par KINGSPAN, ces déperditions énergétiques sont directement liées à la qualité de l’isolation thermique des canalisations. Ainsi, les pertes de chaleur surviennent surtout au niveau des jonctions, des coudes et des sections horizontales des réseaux. À ces endroits, la chaleur s’échappe facilement lorsque l’isolation est insuffisante ou abîmée.

Des défauts d’isolation aux conséquences multiples

Comme l’explique Laurent Combescot, Responsable Développement chez Kingspan Isolation Technique France, “le dimensionnement des équipements de chauffage et de climatisation n’intègre pas systématiquement la qualité de l’isolation des réseaux et conduits. Une situation qui va bien souvent impliquer de fortes déperdition de chaleur et d’énergie. Et, in fine, des surconsommations d’énergie importantes pour répondre aux besoins des occupants (on pousse les chaudières ou les climatisation au-delà du niveau prévu).”

KINGSPAN alerte sur un problème majeur : l’impact du calorifugeage est souvent sous-estimé lors de la conception des systèmes CVC (Chauffage, Ventilation, Climatisation). Résultat : pour compenser les pertes thermiques liées à une mauvaise isolation, les équipements doivent tourner plus fort. Or, Cela entraîne une surconsommation d’énergie, une usure accélérée des installations et, au final, des coûts d’exploitation plus élevés.

Une solution pour la transition énergétique

Face aux enjeux de la transition énergétique, le calorifugeage apparaît comme une solution technique pertinente pour réduire l’empreinte carbone des bâtiments. En réduisant les besoins en chauffage et en climatisation, cette technique aide directement à limiter les émissions de gaz à effet de serre. De plus, elle s’inscrit pleinement dans les objectifs de sobriété énergétique fixés par la réglementation environnementale RE2020.

D’après les données du secteur de la construction, le chauffage et la climatisation représentent près de 70 % de la consommation énergétique des bâtiments résidentiels et tertiaires en France. À cet effet, le calorifugeage s’attaque directement aux déperditions thermiques des réseaux. Il permet d’améliorer l’efficacité énergétique globale du bâtiment, sans avoir besoin de modifier la structure ou les équipements existants.

Comprendre les exigences réglementaires du décret calorifugeage

Une obligation étendue à tous les bâtiments collectifs

Depuis 2018, le calorifugeage est obligatoire lors de l’installation ou du remplacement d’une chaudière ou d’un chauffe-eau. Mais, le plan de sobriété énergétique est allé plus loin. Avec le “Décret calorifugeage“, il impose désormais l’isolation de tous les réseaux de chaleur et de froid des bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires, qu’ils soient neufs ou existants. Cette obligation devra être respectée avant le 1er janvier 2027. Il s’agit d’une avancée majeure pour améliorer la performance énergétique du parc immobilier français.

L’exigence d’un calorifugeage de classe 4 minimum

La réglementation impose à présent un niveau de performance minimal pour les matériaux isolants utilisés en calorifugeage. Les performances sont classées de 1 à 6, la classe 1 étant la moins performante et la classe 6 la plus performante. Jusqu’à présent, les isolants les plus courants en France étaient de classe 2 ou 3, conformément aux exigences de la RT 2012. Mais, avec le “Décret calorifugeage”, seuls les isolants de classe 4 ou plus seront autorisés. Cette exigence de performance minimale vise ainsi à garantir l’efficacité des travaux d’isolation et à maximiser les économies d’énergie réalisées.

Un financement facilité par les CEE

Pour favoriser la mise en conformité avec la nouvelle réglementation, le dispositif des Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) propose de financer tout ou partie des travaux de calorifugeage. Toutefois, pour bénéficier de cette aide, les travaux doivent impérativement utiliser des isolants de classe 4 minimum. Cette exigence assure un haut niveau de performance et permet de réaliser des économies d’énergie durables.

Le dispositif des CEE, créé par la loi POPE (Programme fixant les Orientations de la Politique Énergétique) de 2005, oblige les fournisseurs d’énergie à promouvoir l’efficacité énergétique auprès de leurs clients. Le calorifugeage fait partie des opérations standardisées éligibles à ce dispositif. Ce qui permet aux copropriétaires de bénéficier d’un soutien financier pour réaliser ces travaux.

Analyse des économies réalisables selon les classes d’isolation

Méthodologie d’évaluation des économies

KINGSPAN Isolation Technique a réalisé une modélisation des déperditions de chaleur et des économies d’énergie selon différents niveaux de performance des isolants. L’étude a analysé à la fois les pertes thermiques et les coûts associés. Elle prend aussi en compte la surconsommation d’énergie due aux déperditions ainsi que le prix des matériaux de calorifugeage. La comparaison a porté sur des isolants de classe 2, 3, 4 et 5.

Ainsi, l’étude prend pour exemple une chaudière collective avec les caractéristiques suivantes :

  • réglage à 60°C,
  • température extérieure de 10°C,
  • coût de l’électricité de 10 centimes d’euro par kWh,
  • utilisation 24h/24 et 365j/an,
  • et une durée d’exploitation de 30 ans.

Impact sur les pertes de chaleur

Les résultats de cette modélisation sont éloquents : entre un isolant de classe 2 et un isolant de classe 5, les déperditions de chaleur chutent de 23% sur un an. Ces économies se traduisent par une réduction significative des émissions de carbone, estimée à plus d’une tonne de CO2 par an.

Comparaison des performances selon les classes d'isolation
Comparaison des performances selon les classes d’isolation

L’étude des pertes annuelles de chaleur selon les normes d’isolation révèle une baisse progressive des déperditions thermiques à mesure que la classe d’isolation s’élève. Cette analyse chiffrée confirme l’intérêt, à la fois technique et environnemental, de choisir des isolants de classe supérieure.

Analyse coût-bénéfice des différentes classes d’isolation

L’étude de KINGSPAN souligne aussi l’impact financier du choix de l’isolant. En passant d’une classe 2 à une classe 5, les coûts d’exploitation — qui combinent surconsommation d’énergie et prix des matériaux — baissent de plus de 2 000 euros par an. Le surcoût lié à l’utilisation d’un isolant de meilleure qualité est ainsi amorti en moins d’un an, sans même inclure le coût de l’installation.

Bénéfices économiques du calorifugeage performant
Bénéfices économiques du calorifugeage performant

Les bénéfices concrets du calorifugeage pour les copropriétés

Une réduction significative des charges de copropriété

Pour les copropriétés, un calorifugeage performant offre une vraie opportunité de réduire les charges de chauffage et de climatisation. En améliorant l’isolation des réseaux hydrauliques, les économies peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros par an, surtout dans les bâtiments dotés de chaudières collectives. Ces gains sont d’autant plus précieux dans un contexte de forte hausse des prix de l’énergie.

Une amélioration du confort thermique

Au-delà des économies financières, le calorifugeage contribue à améliorer le confort thermique des occupants. En limitant les déperditions de chaleur ou de froid, le calorifugeage permet de maintenir une température plus stable et homogène dans tout le bâtiment. Résultat : les systèmes de chauffage et de climatisation fonctionnent de manière plus efficace, sans avoir à compenser les pertes liées à une mauvaise isolation des réseaux.

Cette amélioration du confort thermique est particulièrement visible dans les bâtiments anciens, où les réseaux de distribution sont souvent vétustes et mal isolés. Grâce au calorifugeage, les écarts de température entre les étages et les logements d’une copropriété diminuent. Cela permet une répartition plus équitable de la chaleur et améliore la satisfaction des occupants.

Une valorisation du patrimoine immobilier

Le calorifugeage améliore aussi la performance énergétique des bâtiments, ce qui participe à la valorisation du patrimoine immobilier. Aujourd’hui, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) a un impact de plus en plus important sur la valeur des biens. Dans ce contexte, investir dans un calorifugeage performant est une stratégie efficace pour maintenir ou même augmenter la valeur des logements en copropriété.

De plus, en anticipant la mise en conformité avec le décret calorifugeage, les copropriétés peuvent éviter d’éventuelles sanctions ou pénalités pour non-respect de la réglementation. Cette démarche montre aussi une gestion proactive et responsable du bâtiment. Un atout non négligeable pour la vente ou la location, surtout dans un marché immobilier de plus en plus attentif aux enjeux environnementaux.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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