Le marché immobilier connaît des mutations notables. Il met en lumière les changements dans le profil des acquéreurs et des vendeurs à Paris. En 2024, cadres et retraités dominent toujours les transactions, mais avec des dynamiques contrastées. Ces observations proviennent d’une étude détaillée réalisée par les Notaires du Grand Paris, basée sur les données du premier semestre 2024. Alors que les jeunes acquéreurs peinent à accéder au marché en raison de la hausse des taux de crédit, les vendeurs retraités restent des acteurs majeurs. Ce double portrait éclaire les transformations socio-économiques d’un marché en tension.
Sommaire :
- Les profils des acquéreurs : entre cadres et jeunes en difficulté
- Les vendeurs : une prédominance des retraités
- Les facteurs clés des mutations du marché immobilier
Les profils des acquéreurs : entre cadres et jeunes en difficulté
Qui achète à Paris en 2024 ?
Les cadres restent la catégorie dominante parmi les acquéreurs parisiens. Ainsi, ils représentent 53,4 % des transactions sur le marché des logements anciens en 2024. Ce chiffre, bien qu’encore élevé, marque une diminution notable par rapport à 2022. Puisqu’en seulement deux ans, les cadres ont vu leur part diminuer de 34 %. C’est une tendance qui reflète les défis liés à l’évolution du contexte économique, notamment l’augmentation des taux d’intérêt.
Cette réduction de la présence des cadres sur le marché traduit un rétrécissement de leur capacité d’investissement. En effet, les biens recherchés par cette catégorie sont souvent situés dans les quartiers centraux et prisés. Et, ils deviennent de plus en plus inaccessibles. Ce recul des cadres au profit d’autres groupes, comme les retraités ou les acquéreurs étrangers, illustre une reconfiguration progressive du marché.
Les jeunes en difficulté face au marché
En 2024, 48 % des acquéreurs sont âgés de moins de 40 ans. Cette proportion, qui représentait une force montante sur le marché immobilier parisien, a rapidement chuté. La raréfaction des crédits et l’augmentation des taux ont poussé cette tranche d’âge à revoir leurs ambitions à la baisse.
Entre 2022 et 2024, l’âge médian des acquéreurs est passé de 39 ans à 42 ans, ce qui souligne un vieillissement global des acheteurs. Ce vieillissement s’explique non seulement par la difficulté des jeunes à rassembler des apports financiers suffisants, mais également par un retour des acheteurs plus âgés, notamment des retraités.
Une internationalisation croissante
L’étude révèle également une progression notable des acquéreurs étrangers. Désormais, ils représentent 12,4 % des transactions contre 9 % en 2022. Parmi eux, la part des non-résidents a grimpé de 7,2 % à 9,3 %, avec une augmentation significative des étrangers résidant à l’étranger. Ce groupe, moins dépendant des fluctuations locales, illustre l’attractivité de Paris en tant que valeur refuge pour les investissements immobiliers.
Les vendeurs : une prédominance des retraités
Les retraités dominent les ventes
En 2024, les retraités représentent 40,6 % des vendeurs, une proportion en nette augmentation. En effet, ces derniers bénéficient de la valorisation continue de leurs biens. Ce qui leur permet de réaliser des plus-values importantes, parfois réinvesties dans des logements mieux adaptés à leurs besoins.
Par ailleurs, la motivation des retraités à vendre peut également être liée à des obligations familiales, comme les successions, ou à une volonté de transmettre un patrimoine. Ces transactions, bien qu’importantes, ne compensent pas totalement la baisse générale du volume des ventes observée à Paris.
Un marché dominé par les seniors
L’âge médian des vendeurs est désormais de 64 ans, contre 60 ans en 2022 et 56 ans en 2009. Cette hausse témoigne du vieillissement global de la population active dans le secteur immobilier. Les vendeurs de moins de 40 ans, qui ne représentent plus que 11,3 % des transactions, sont, eux aussi, affectés par les contraintes financières.
Les facteurs clés des mutations du marché immobilier
Depuis deux ans, les taux des crédits immobiliers ont presque doublé, affectant directement la capacité d’achat des ménages. Cette hausse impacte particulièrement les primo-accédants, qui peinent à réunir des fonds suffisants. Ainsi, entre 2022 et 2024, les transactions ont diminué de 29 %, un recul frappant qui illustre un marché en pleine récession.
Malgré les tensions, Paris conserve son statut de marché attractif, notamment pour les investisseurs étrangers, consolidant son image de place forte immobilière mondiale. Le marché immobilier parisien est confronté à des défis majeurs. Les cadres et jeunes acquéreurs peinent à trouver leur place dans un environnement de plus en plus compétitif, tandis que les retraités dominent les ventes. Avec des volumes de transactions en baisse et des prix toujours élevés, l’avenir du marché reste incertain, mais Paris continue d’incarner un symbole d’attractivité immobilière.