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Création de valeur par les objets connectés : Perspectives

Création de valeur par les objets connectés : Perspectives

Au-delà des bénéfices économiques et des gains de pouvoir d’achat, les objets connectés auront un impact très significatif sur la vie quotidienne. Ils vont ainsi contribuer à réduire les risques et à améliorer le bien-être et la qualité de vie des individus.

Le rapport de l’institut Montaigne estime le potentiel de création de valeur sur le PIB de 74 à 138 Mds d’euros de 2020 à 2025. Les bénéfices seront répartis en trois leviers de création de valeur : l’augmentation de la productivité (30 à 64 Mds€), les gains de pouvoir d’achat (24 à 42 Mds€) et les économies de temps monétisées (20 à 32 Mds€).

Sous une désignation unique, les objets connectés revêtent une réalité très large d’applications. Leur dénominateur commun réside dans leur composition : ils s’appuient tous sur des objets physiques souvent déjà existants mais repensés pour y intégrer une couche « d’intelligence » (capteurs, actionneurs, microprocesseur et système d’exploitation), un module de connectivité aux réseaux et des services dans le Cloud qui en étendent les fonctionnalités.

En France, de nombreuses opportunités peuvent être saisies dans des domaines comme les objets et services dans le logement (domotique, sécurité, électroménager), qui représenteront un marché de 4,3 Mds€ en 2020, ou dans le transport (télématique, modules de pilotage, mobilier routier) pour 3 Mds€.

En effet,  l’exploitation des données produites par les objets et leur environnement, la capacité de les contrôler à distance, d’optimiser leur fonctionnement voire de rendre quasiment autonomes des systèmes d’objets, permettent une augmentation significative de la production par unité de coût ainsi qu’un usage plus économe des intrants et de l’énergie. Les mêmes leviers appliqués aux consommateurs entraineront des économies significatives notamment en termes d’énergie ainsi qu’une plus grande durabilité des produits qu’ils consomment.

Conséquence directe des gains de productivité, des progrès médicaux et de la réduction des risques qu’ils génèrent, les objets connectés vont libérer du temps en bonne santé pour leurs utilisateurs. Une part de ce temps libéré aura une valeur économique directe lorsqu’il sera employé à travailler. Ainsi, chaque euro investi dans les objets connectés pourrait produire jusqu’à six euros de gain de productivité, de pouvoir d’achat et d’économies de temps monétisées.

Les objets connectés étendent la révolution numérique à tous les secteurs de l’économie, car ils abolissent la séparation entre monde physique et monde virtuel. Parmi les secteurs à plus fort potentiel de création de valeur se trouvent le logement (19 à 28 Mds€ de 2020 à 2025), la mobilité (17 à 31 Mds€), la santé (16 à 35 Mds€) et des leviers transverses comme l’outil de production manufacturière, la logistique ou les smartgrids (12 à 23 Mds€).

Le logement est le principal poste de consommation des ménages dans le PIB avec près de 395 Mds€ de dépenses en 2013. Le principal levier de création de valeur concernera les économies d’énergie, à hauteur de 10% des 56 Mds€ de dépenses actuelles, soit 5,6 Mds€ en 2025.

Viendront ensuite les gains de temps, grâce au développement d’un marché d’équipements d’électroménagers et de domotique plus autonomes et porteurs de services. L’INSEE estime que les tâches ménagères requièrent aujourd’hui environ 20 heures par semaine et par personne, qui pourraient être réduites de 20% et générer un potentiel économique allant jusqu’à 20 Mds€ en 2025.

Par ailleurs, les smartgrids devraient permettre de réduire les coûts de transport et de production de l’énergie électrique de 1,2 Md€ en 2025.

Ainsi, selon l’institut Montaigne, les objets connectés devraient connaître une croissance très forte pour représenter un marché direct d’équipements et de services estimé à 15 Mds€ en France à l’horizon 2020, puis 23 Mds en 2025.

Mais la valeur créée par les objets connectés s’étend bien au-delà du marché de la vente d’équipements. L’Internet du Tout connecté participe l’évolution d’un modèle de consommation essentiellement fondé sur la possession vers un modèle d’usage des actifs, contribuant ainsi à limiter la production et le gaspillage. Par exemple, les compteurs électriques intelligents, une fois déployés sur le réseau électrique permettront de mieux gérer le transport d’électricité, réduisant ainsi les pertes en ligne mais aussi de réduire la demande, par une meilleure information et une capacité accrue de contrôle. De plus, lisser la charge via un effacement diffus des pics de consommation permet de réduire le surdimensionnement des infrastructures.

Toutefois, on peut craindre que la réduction du gaspillage, et donc de la consommation, ait pour conséquence le redimensionnement des capacités de production et de distribution, et impacte donc négativement l’emploi. Cependant, de nouveaux emplois, principalement qualifiés, seront crées simultanément pour concevoir et fabriquer les objets connectés ainsi que l’ensemble de services qui gravitent autour. Ces emplois sont en grande partie délocalisables : la France doit donc rester attractive pour les conserver.

En conclusion, l’Internet du Tout connecté représente une opportunité formidable pour l’économie française, à la fois comme débouche? industriel mais surtout comme levier de compétitivité pour tous les secteurs de l’économie.

Source : www.institutmontaigne.org

Manda R.

Manda R.

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