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Immobilier

La demande immobilière retrouve-t-elle son niveau d’avant-crise ?

La demande immobilière retrouve-t-elle son niveau d’avant-crise ?

Selon le Baromètre national des prix de l’immobilier publié par SeLoger et Meilleurs Agents, la demande immobilière connaît un rebond spectaculaire. En effet, après deux années d’attentisme marquées par la hausse brutale des taux d’intérêt, le marché français affiche désormais une progression de +9% sur un an. Ce redressement ramène la demande immobilière au niveau d’octobre 2021, avant la remontée des taux qui avait paralysé le secteur. Comment expliquer ce retournement ? Quelles sont les dynamiques territoriales qui émergent ? Cet article décrypte les chiffres du baromètre. Il analyse également les signaux d’une reprise sélective mais confirmée.


Sommaire :


À retenir – La demande immobilière en France en 2025

  • La demande immobilière rebondit de +9% sur un an.
  • Les maisons tirent la reprise avec +13% de demande contre 0% pour les appartements.
  • Le segment rural est le plus dynamique avec +16% de demande.
  • Paris et les grandes villes connaissent des trajectoires différenciées.
  • 2026 s’annonce prometteuse avec une reprise plus fluide attendue.

Comment la demande immobilière évolue-t-elle en France ?

La demande immobilière française affiche une progression remarquable de +9% sur un an en octobre 2025. Ces données proviennent de l’Indice d’évolution de la Demande SeLoger au 1er octobre 2025. Ce chiffre marque un tournant décisif pour un marché qui avait subi une chute brutale entre 2021 et 2023. Cette évolution ramène donc la demande immobilière à son niveau d’octobre 2021. Cette période charnière était marquée par l’euphorie post-Covid et des taux d’intérêt historiquement bas, alors inférieurs à 1%.

Aujourd’hui, le marché semble avoir digéré le choc de la hausse des taux. Rappelons que ces derniers ont été multipliés par trois en moins d’un an dès 2022. Ils sont ainsi passés d’environ 1% à plus de 3%. Par conséquent, les acheteurs ont adapté leurs projets et leur capacité d’emprunt à cette nouvelle réalité économique. De plus, les prix immobiliers en France sont restés globalement stables sur un an. L’Indice des Prix Immobiliers SeLoger-Meilleurs Agents affiche +0,1% au 1er novembre. Cette stabilité confirme la phase d’équilibre amorcée depuis l’été 2025.

Comment la demande immobilière évolue-t-elle en France ?

La demande immobilière retrouve son dynamisme d’avant-crise

Entre octobre 2021 et octobre 2023, la demande immobilière avait plongé de 11% en moyenne nationale. C’est ce que montre l’analyse historique du baromètre. Les grandes métropoles ont particulièrement souffert de cette contraction. Effectivement, leurs prix moyens dépassent souvent 4 000 €/m². C’est notamment le cas à Lyon avec 4 764 €/m² ou à Bordeaux avec 4 511 €/m².

À cette époque, les ménages voyaient leur capacité d’achat amputée par la remontée brutale du coût du crédit. Aujourd’hui, la tendance s’inverse. Le marché se rééquilibre progressivement. Les acheteurs reviennent, mais de manière plus sélective. Ainsi, ils privilégient certains segments et certaines zones géographiques. Par ailleurs, l’Indice des Prix Immobiliers (IPI) France confirme cette stabilisation. Cet indice est présenté en base 100 au 1er janvier 2008. Il témoigne d’un retour au calme après des années de volatilité.

Les disparités territoriales de la demande immobilière

La reprise de la demande immobilière ne touche pas uniformément tous les territoires. En effet, les zones rurales enregistrent les progressions les plus fortes. Elles affichent +16% sur un an. Ces zones représentent environ 30 000 communes comptant 15% de la population française selon la méthodologie du baromètre.

En parallèle, l’IPI Top 10 Province affiche une évolution de la demande de +1%. Cet indice cible les 10 plus grandes villes hors Paris. L’IPI Top 50 Province progresse quant à lui de +3%.

À l’inverse, Paris connaît un recul de -3% de la demande immobilière sur un an. Cela malgré un prix moyen qui reste élevé à 9 645 €/m². Cette dichotomie révèle des stratégies d’achat différenciées selon les profils d’acquéreurs. Les capacités financières jouent également un rôle déterminant.

Notons que les données sont issues des transactions communiquées par les 30 000 agences immobilières présentes sur les plateformes SeLoger et Meilleurs Agents. Elles couvrent ainsi plus de 30% des transactions nationales.

Pourquoi les maisons dominent-elles la reprise de la demande immobilière ?

Les maisons constituent le moteur principal de la reprise. Avec une évolution de +13% sur un an selon l’Indice d’évolution de la Demande SeLoger. Ainsi, elles surperforment largement les appartements. Ces derniers stagnent à 0%.

Cette préférence s’explique par plusieurs facteurs structurels. Tout d’abord, les maisons offrent davantage d’espace et de confort. Ces critères sont devenus prioritaires depuis la période Covid. Ensuite, elles se situent majoritairement dans des zones où les prix restent abordables. De plus, le pouvoir d’achat immobilier permet encore d’envisager ce type d’acquisition dans de nombreux territoires. Bien qu’en recul, il reste accessible. En conséquence, les données montrent que la demande immobilière pour les maisons tire littéralement la reprise du marché français en 2025.

L’évolution des prix favorise la demande immobilière pour les maisons

Sur un an, les prix des maisons progressent de +2,3%. À l’inverse, les appartements n’augmentent que de +0,9%. Sur un mois, les maisons gagnent +0,2%. Les appartements stagnent quant à eux à 0%. Cette dynamique tarifaire reflète une demande immobilière soutenue pour l’habitat individuel.

Dans le segment rural, les maisons représentent l’essentiel de l’offre disponible. En effet, l’IPI rural est calculé uniquement sur les prix des maisons. Par conséquent, cette configuration naturelle renforce mécaniquement la demande immobilière pour ce type de bien.

La capacité d’achat oriente la demande immobilière

Malgré la hausse des taux, le pouvoir d’achat immobilier en zone rurale reste supérieur à celui des grandes villes. Un ménage peut acquérir en moyenne 114 m² dans le rural. Certes, ce chiffre a reculé de 8 m² depuis 2022. À cette période, le pouvoir d’achat atteignait 122 m². Néanmoins, il demeure largement supérieur aux capacités d’achat urbaines.

À Paris par exemple, le prix moyen s’élève à 9 645 €/m². La surface accessible pour un budget équivalent se réduit donc considérablement. Ce différentiel explique en partie le basculement de la demande immobilière vers les maisons. Il justifie également l’attrait pour les territoires périphériques. Ainsi, les primo-accédants et les familles trouvent dans ces zones une porte d’entrée accessible au marché.

Évolution de la demande immobilière par segment en 2025
Évolution de la demande immobilière par segment en 2025

Quel est le poids du segment rural dans la demande immobilière ?

Le segment rural se distingue comme le plus dynamique du marché français. Avec une progression de +16% de la demande immobilière sur un an, il surpasse tous les autres indicateurs territoriaux. Cette performance s’inscrit dans une tendance de fond initiée dès 2020. D’ailleurs, le rural n’a jamais vraiment connu de baisse structurelle. Même pendant la période difficile de 2022-2023, ce segment est resté résilient. L’indice de demande pour les zones rurales est demeuré constamment au-dessus de 100 depuis 2020. À l’inverse, les grandes villes ont connu des creux importants.

La stabilité des prix soutient la demande immobilière rurale

Les prix immobiliers dans les zones rurales ont augmenté de +2,9% sur un an. Cette progression modérée fait suite à une envolée spectaculaire de +17,7% entre 2020 et 2022. Cette période correspond à l’exode urbain post-Covid. Depuis 2022, les prix n’ont progressé que de +2%. Ce ralentissement signe une stabilisation après l’euphorie pandémique. Par conséquent, cette modération tarifaire maintient l’attractivité du segment pour la demande immobilière. Les acquéreurs y trouvent un équilibre entre qualité de vie et accessibilité financière.

Le pouvoir d’achat immobilier reste favorable dans le rural

Dans les zones rurales, le pouvoir d’achat immobilier moyen atteint 114 m². Certes, ce chiffre a reculé de 8 m² depuis 2022. Néanmoins, il demeure largement supérieur aux capacités d’achat urbaines.

Cette générosité surfacique constitue un argument décisif. Elle oriente la demande immobilière vers ces territoires. D’ailleurs, les familles en quête d’espace continuent d’alimenter ce flux. Les télétravailleurs également. Enfin, le segment rural est officiellement qualifié de “segment le plus dynamique” par le baromètre. Cette reconnaissance témoigne de sa force tranquille sur le marché français.

Comment la demande immobilière évolue-t-elle à Paris et dans les grandes villes ?

Paris connaît une situation contrastée. D’un côté, la demande immobilière progresse de +16% sur un an dans la capitale. D’un autre côté, l’IPI Paris affiche une baisse de -0,3% au 1er novembre 2025 sur un mois. Il s’agit du troisième recul consécutif depuis l’été (-0,5% cumulé sur trois mois). Toutefois, sur un an, les prix parisiens progressent de +1,1%. Cette hausse prouve une certaine résilience.

Néanmoins, cette tendance efface partiellement le rebond de +1,7% observé entre janvier et juillet 2025. Le prix moyen au mètre carré parisien s’établit à 9 645 € au 1er novembre 2025.

En somme, l’embellie printanière s’avère finalement un trompe-l’œil. Elle a été balayée par le retour des tendances saisonnières automnales. Le baromètre note d’ailleurs que cette année, le ralentissement automnal est “plus marqué que l’année passée”. Par conséquent, Paris reste un marché à surveiller. La demande immobilière demeure forte mais les ajustements tarifaires se poursuivent.

Les grandes villes affichent des dynamiques différenciées

L’analyse croisée des prix et de la demande immobilière dans les dix plus grandes villes révèle trois profils distincts.

Les grandes villes affichent des dynamiques différenciées

D’abord, Nice (5 200 €/m², +0,2% sur un mois), Toulouse (3 527 €/m², +0,5%), Montpellier (3 500 €/m², -0,2%) et Marseille (3 539 €/m², +0,2%) cumulent hausse des prix et progression de la demande immobilière. Ces marchés traduisent un retour de confiance. Ils sont portés par une demande locale active.

Ensuite, Lille (3 408 €/m², -0,2% sur un mois) se distingue par la plus forte hausse de demande immobilière du Top 10. Pourtant, les prix restent en légère baisse sur un an. Ce décalage est qualifié de “reprise à surveiller” par le baromètre. Il pourrait annoncer un changement de dynamique courant 2026.

Certaines métropoles restent en phase d’ajustement

Rennes (3 752 €/m², +0,5% sur un mois) et Nantes (3 444 €/m², -0,4%) affichent encore une baisse de la demande immobilière et des prix sur un an. Elles prolongent ainsi leur phase de “correction en cours” selon la typologie du baromètre.

Toutefois, Rennes montre les premiers signes de redémarrage. Elle enregistre sa première hausse mensuelle depuis 2022. C’est un signal encourageant. Par conséquent, ces marchés devraient bénéficier d’un effet de rattrapage en 2026. Cela à condition que la tendance nationale se confirme.

Par ailleurs, Bordeaux (4 511 €/m², 0,0%), Strasbourg (3 778 €/m², +0,4%) et Lyon (4 764 €/m², +0,2%) voient leurs prix progresser. Cependant, leur demande immobilière marque le pas. Le baromètre les classe en “reprise précoce : prix en hausse mais demande en baisse”.

Ces villes restent solides. Néanmoins, leur rythme dépendra de la stabilisation du pouvoir d’achat.

Prix immobiliers et évolution de la demande dans les 10 plus grandes villes
Prix immobiliers et évolution de la demande dans les 10 plus grandes villes

Quelles sont les prévisions pour la demande immobilière en fin d’année ?

Deux tendances se dessinent pour les derniers mois de 2025 selon les prévisions du baromètre :

  • Une “accalmie saisonnière qui va s’installer pour la fin d’année, surtout dans les grandes villes, après un rebond marqué” au printemps. Cette pause n’est pas inquiétante. Elle correspond aux cycles naturels du marché immobilier français.
  • La demande se maintient à un niveau élevé, augurant d’un redémarrage plus dynamique début 2026″. Ce socle solide repose sur les segments porteurs. Le rural affiche +16%. Les maisons progressent de +13%. Ces performances laissent entrevoir une reprise encore plus vigoureuse au premier trimestre 2026.

La stabilisation des prix favorise la demande immobilière

Les prix immobiliers en France ont progressé de seulement +0,1% en octobre 2025. C’est ce que confirme l’IPI France. Cette légère hausse valide la phase d’équilibre amorcée depuis l’été. Sur un an, la hausse atteint +1,7% au niveau national.

Indices des Prix Immobiliers (IPI) - Évolution comparative
Indices des Prix Immobiliers (IPI) – Évolution comparative

Dans le détail, l’IPI Top 10 Province progresse de +1,8% sur un an (+0,1% sur un mois). L’IPI Top 50 Province affiche quant à lui +1,5% sur un an (+0,1% sur un mois).

Cette stabilité rassure les acheteurs. Elle stimule progressivement la demande immobilière. Désormais, les ménages disposent du recul nécessaire pour évaluer leur capacité d’emprunt dans la durée. L’adaptation au nouveau régime de taux semble achevée. Ces derniers sont stabilisés autour de 3-3,5% depuis mi-2023. Le marché a intégré cette nouvelle normalité.

Selon Alexandra Verlhiac, économiste chez SeLoger Meilleurs Agents : “Le marché immobilier aborde la fin d’année dans un nouvel équilibre. Les prix se stabilisent, la demande se reconstitue et la dynamique des maisons comme du rural confirme que le marché a intégré le nouveau régime de taux. Les grandes villes amorcent une accalmie saisonnière classique, sans fragilité particulière. Si cette trajectoire se poursuit, 2026 pourrait ouvrir la voie à une reprise plus fluide et plus homogène.”

Cette analyse d’experte confirme une tendance claire. La demande immobilière devrait continuer sa progression en 2026. Elle sera soutenue par des fondamentaux désormais stabilisés.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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