Aller au contenu

Diagnostics

Le coût réel d’un mauvais DPE : une étude révélatrice de Manda

Le coût réel d’un mauvais DPE : une étude révélatrice de Manda

Alors que l’incertitude plane sur le prix de l’électricité suite à la censure du budget 2025 par le gouvernement Barnier, le groupe Manda lève le voile sur une étude éclairante. Cette analyse met en exergue les disparités significatives de factures énergétiques en fonction du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) des logements. Le coût réel d’un mauvais DPE se révèle particulièrement préoccupant dans un contexte de hausse des tarifs. Puisque l’on observe des écarts pouvant aller jusqu’à un facteur six entre un bien performant et un logement énergivore. Les résultats de cette étude posent ainsi les fondations d’une meilleure compréhension de l’impact énergétique et économique du DPE en 2024.

Sommaire :

Un fossé qui se creuse davantage sur les plus grandes surfaces

Des écarts de facturation énergétique amplifiés par la superficie et le coût réel d’un mauvais DPE

Au-delà de l’augmentation générale des tarifs de l’énergie, les différences de coûts mensuels entre un DPE A et un DPE F deviennent particulièrement prononcées à mesure que la taille des logements augmente. Pour un studio de 22 m², l’écart est significatif. En effet, il est de 5,5 fois plus élevé. La facture passe ainsi de 39 € pour un logement classé DPE A à 215 € pour un DPE F.

Cette conclusion s’appuie sur l’étude Manda, qui se base sur les consommations maximales réglementaires par classe DPE. Cet écart devient encore plus marqué pour les T2, T3 et T4. En effet, il grimpe à 6 fois. La facture peut ainsi atteindre jusqu’à 713 € par mois pour un T4 de 81 m² classé en DPE F. À titre de comparaison, un bien de même taille en DPE A ne coûte que 119 €. Ces chiffres mettent en lumière les disparités importantes en fonction de la classe énergétique.

coût réel d'un mauvais DPE
Coût de l’électricité en fonction du DPE

L’isolation, un enjeu clé pour les grands logements

Ces chiffres s’expliquent par la corrélation entre la surface à chauffer et les pertes potentielles de chaleur en cas d’isolation insuffisante. En effet, ce sont des facteurs déterminants du coût réel d’un mauvais DPE. Ainsi, plus un logement est grand, plus l’impact d’un défaut d’isolation sera conséquent sur la facture, les déperditions s’accumulant.

Dans un T4, même un petit pont thermique peut se traduire par des pertes de chaleur considérables sur l’ensemble du logement. Pour les grands logements, l’investissement dans la rénovation énergétique devient donc encore plus critique pour maîtriser le coût réel d’un DPE. À noter cependant qu’un T4 bien isolé coûte deux fois moins cher en énergie qu’un studio énergivore, malgré une surface quatre fois plus grande.

L’importance du DPE dans le choix de son logement

Une hausse des tarifs amplifiée pour les passoires thermiques

En 2024, bien que tous les types de logements subissent des hausses de tarifs, la différence entre un bien isolé et un bien mal isolé devient encore plus marquée. Prenons l’exemple des studios. Ainsi, en 2023, un DPE A coûtait au maximum 32€ par mois en électricité, contre 176€ pour un DPE F.
Une hausse des tarifs amplifiée pour les passoires thermiques
En 2024, ces montants grimpent respectivement à 39€ (+7€) et 215€ (+39€), selon les projections tarifaires utilisées par Manda. Si tous les logements sont touchés, ceux avec un mauvais DPE accusent donc une augmentation bien plus importante. C’est-à-dire, jusqu’à 3 fois plus élevée en euros, reflétant le coût réel d’un mauvais DPE.

Le DPE, un critère de choix de plus en plus déterminant

La performance énergétique s’impose comme un critère de choix essentiel. En effet, elle permet de réduire sa facture. De plus, elle limite l’exposition à de futures hausses de tarifs. Enfin, elle atténue le coût réel lié à un mauvais DPE. Ces éléments renforcent l’importance de bien évaluer la classe énergétique d’un logement avant de l’acheter ou de le louer.

En 2024, un studio classé en DPE E coûtera ainsi aussi cher que son équivalent DPE F un an auparavant. Pour les locataires et acheteurs, privilégier un bon DPE permet de contenir les charges sur le long terme. Ainsi, ils échappent au coût réel d’un mauvais DPE, une problématique de plus en plus centrale face à la précarité énergétique. Côté bailleurs, c’est un argument supplémentaire pour attirer des locataires soucieux de leur budget énergie, dans un contexte de tension sur le pouvoir d’achat.

Travaux d’isolation : investir pour réduire le coût réel d’un mauvais DPE

Des coûts variables selon les postes et les techniques

Pour améliorer la performance énergétique d’un logement, l’isolation est le principal levier. Selon les données des partenaires travaux de Manda, compter :

  • entre 20 et 200€/m² pour isoler ses combles,
  • 50 à 250€/m² pour ses murs (intérieur ou extérieur),
  • 20 à 50€/m² pour les planchers bas,
  • 150 à 300€ par fenêtre pour passer au double vitrage.

Des coûts qui varient selon les matériaux utilisés (laine de verre, polystyrène, polyuréthane…) et les techniques de pose (projetée, injectée, collée…) employées.

Des gains substantiels sur la facture, mais une rentabilité variable

Ainsi, pour une maison T4 de 81 m² en DPE F, le montant des travaux peut grimper de 10 000€ à plus de 50 000€ selon les postes traités. Un investissement conséquent, mais qui permet généralement de gagner deux classes de DPE selon les estimations des professionnels.

Ainsi, passer de F à D représente dans ce cas une économie annuelle jusqu’à 3463€ sur la facture, soit un temps de retour de 3 à 15 ans selon le montant engagé. Toutefois, des travaux supplémentaires s’avèrent souvent nécessaires pour améliorer la performance énergétique. Par exemple, il peut s’agir d’optimiser le système de chauffage. De plus, l’installation d’énergies renouvelables constitue une solution efficace. Ces améliorations sont indispensables pour atteindre les meilleures classes énergétiques. Enfin, elles permettent d’éliminer totalement le coût réel associé à un mauvais DPE.

Ainsi, il faut compter de :

  • 4000€ à 12000€ pour une chaudière à granulés,
  • 10000€ à 16000€ pour une pompe à chaleur air/eau,
  • 15000€ à 20000€ pour un ensemble de panneaux solaires photovoltaïques.

Miser sur l’attractivité et la valorisation patrimoniale pour compenser le coût réel d’un mauvais DPE

Si la rentabilité immédiate n’est pas toujours au rendez-vous, Eytan Koren, CEO de Manda, insiste sur un autre point :

“En fonction du coût global des travaux, il peut être difficile de percevoir une rentabilité immédiate malgré la réduction du coût réel d’un mauvais DPE. Toutefois, ces investissements permettent de valoriser le patrimoine et de rendre un bien plus attractif. Avec le temps, le DPE pourrait même devenir un critère déterminant pour les locataires.”

Une tendance déjà observée par les agents immobiliers, qui notent un attrait croissant pour les passoires thermiques rénovées.

En améliorant la durabilité et l’attractivité d’un bien, la rénovation énergétique constitue donc un investissement stratégique pour réduire le coût réel d’un mauvais DPE, à défaut d’être toujours rentable à court terme. D’autant que certaines limites techniques, comme une mauvaise orientation ou la difficulté à isoler les planchers bas en copropriété, freinent parfois les gains d’étiquette DPE. Des freins que des dispositifs comme MaPrimeRénov’ ou l’éco-PTZ tentent de lever, en proposant des aides financières pour encourager les ménages à sauter le pas malgré le coût réel élevé d’un mauvais DPE.

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

Laisser un commentaire