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Pourquoi l’électrification des usages divise-t-elle encore les Français ?

Pourquoi l’électrification des usages divise-t-elle encore les Français ?

Trois Français sur quatre soutiennent l’électrification des usages, révèle l’Observatoire Rexel-OpinionWay. Pourtant, 68% des personnes interrogées ne connaissent pas ce terme, et 66% ne savent pas vers qui se tourner pour concrétiser leurs projets. Cette enquête inédite, menée entre février et mars 2025 auprès de 1009 Français, 500 électriciens et 200 collectivités locales, dresse un constat sans appel. L’électrification des usages fait consensus dans les intentions, mais peine à se déployer sur le terrain. Le coût des équipements freine 45% des ménages, tandis que les collectivités butent sur des contraintes budgétaires. Comment transformer cette aspiration collective en actions concrètes ?


Sommaire :


À retenir – L’électrification des usages en France

  • 75% des Français soutiennent l’électrification des usages, mais 68% ne connaissent pas ce terme
  • Le coût des équipements constitue le frein principal.
  • 86% des collectivités ont engagé des projets, mais butent sur les contraintes budgétaires.
  • 87% des électriciens peinent à commercialiser leurs solutions.
  • 66% des Français ne savent pas vers qui se tourner pour démarrer un projet.

Que signifie vraiment l’électrification des usages pour les Français ?

L’électrification des usages consiste à remplacer les énergies fossiles par l’électricité dans le chauffage, les transports, l’éclairage ou encore les processus industriels. Pourtant, 68% des Français ignorent encore ce terme, selon l’enquête OpinionWay. Mais une fois le concept expliqué, 75% d’entre eux y adhèrent, preuve d’un fort potentiel d’adhésion malgré un manque d’information initiale.

En France, plus de 60% du mix énergétique repose toujours sur des sources carbonées, rappelle le Bilan Électrique RTE 2024, ce qui souligne l’ampleur du défi à relever. Autre enseignement de l’étude : 48% des sondés pensent qu’il est possible de réduire les émissions de carbone sans électrification. Cette croyance traduit un déficit de pédagogie sur les vrais leviers de la transition énergétique.

Pourtant, les bénéfices font largement consensus. 93% des Français reconnaissent les atouts de l’électrification : amélioration de la qualité de l’air, réduction des gaz à effet de serre, gain de confort domestique et retombées économiques locales positives.

Quels équipements d’électrification possèdent déjà les Français ?

En moyenne, les ménages français disposent de deux équipements liés à l’électrification. En tête du classement, les éclairages LED s’imposent avec un taux d’équipement de 82%, confirmant leur adoption massive dans les foyers. Le chauffe-eau électrique arrive ensuite, présent dans 55% des logements.

Quels équipements d'électrification possèdent déjà les Français ?

En revanche, le photovoltaïque reste encore marginal : seuls 17% des foyers en sont équipés. Pourtant, la perception reste largement positive. Un tiers des Français (34%) le jugent simple à installer, juste derrière les LED (38%). Ce contraste entre intention favorable et taux d’équipement limité souligne un potentiel de déploiement considérable pour les années à venir.

Pourquoi le coût reste-t-il le frein majeur à l’électrification des usages ?

Des motivations économiques avant tout

Réduire la consommation énergétique reste la première motivation des Français pour électrifier leurs usages. Près d’un sur deux (45%) cite cet objectif avant même les préoccupations environnementales. Cette hiérarchie des priorités s’explique aisément : l’inflation énergétique récente a profondément marqué les ménages, qui cherchent avant tout à alléger leur facture d’énergie.

En parallèle, le gain de confort occupe la deuxième place des motivations, preuve que l’électrification ne se résume pas à une contrainte technique, mais répond aussi à un besoin concret de bien-être au quotidien. Enfin, la réduction des émissions de carbone arrive en troisième position. Ce qui confirme que la conscience écologique progresse, mais reste souvent subordonnée à la contrainte économique immédiate.

Pourquoi le coût reste-t-il le frein majeur à l'électrification des usages ?

Un investissement initial dissuasif

Le prix d’achat des équipements électriques reste le principal frein à l’électrification des usages. D’ailleurs, sur le terrain, les électriciens confirment cette réalité. Leurs clients souhaitent réduire leur consommation d’énergie, mais le coût immédiat des travaux les décourage souvent. À cela s’ajoute un manque criant d’information. Puisque deux Français sur trois (66%) ignorent encore l’existence ou le fonctionnement des aides publiques disponibles. Fait plus surprenant, autant d’électriciens (66%) méconnaissent également ces dispositifs.

Résultat : ce déficit de communication entretient un cercle vicieux, freinant la modernisation des installations et ralentissant la dynamique d’électrification à l’échelle nationale.

La mobilité électrique, un défi persistant

Seuls 32% des Français jugent les véhicules électriques faciles à adopter. Ce constat rejoint les conclusions de l’enquête Rexel-BVA Xsight 2024, qui souligne que la mobilité demeure l’angle mort des politiques publiques de transition énergétique.

Plusieurs freins majeurs expliquent cette réserve. D’abord, le manque d’infrastructures de recharge décourage une partie des automobilistes, notamment en habitat collectif où les bornes restent rares. Ensuite, le prix d’achat élevé continue de limiter l’accès à cette technologie, malgré les aides existantes. Enfin, l’autonomie jugée encore insuffisante alimente la méfiance et retarde le passage à l’électrique.

En somme, le véhicule électrique séduit sur le principe, mais sa mise en œuvre concrète reste entravée par des obstacles structurels que la puissance publique peine encore à lever.

Comment les collectivités locales s’engagent-elles dans l’électrification des usages ?

Un engagement fort mais inégal

L’électrification progresse dans les territoires. Parmi les 200 communes et EPCI interrogés, 86 % ont déjà engagé au moins un projet concret : passage à l’éclairage public LED, installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments communaux, ou encore conversion des véhicules de service à l’électrique.

Les élus affichent une ambition claire : parvenir à l’électrification complète de leurs usages d’ici 2036. Cependant, les écarts demeurent marqués entre petites et grandes communes. Ainsi, seules 76% des communes de moins de 5 000 habitants ont pu lancer un projet, contre 100% des villes plus importantes, mieux dotées en moyens techniques et financiers. En résumé, la dynamique est bien enclenchée, mais le rythme d’électrification reste inégal, reflétant les disparités de ressources locales et la complexité du passage à l’action pour les petites collectivités.

Priorités claires, moyens limités

La sobriété énergétique s’impose comme la priorité des collectivités locales. Parmi elles, 60% placent la réduction de la consommation d’énergie au premier rang de leurs actions. Mais, cette ambition se heurte à deux obstacles majeurs : des budgets contraints et une complexité administrative décourageante.

Face à ces freins, les élus formulent trois attentes principales :

  • 54% réclament une simplification des démarches administratives, souvent perçues comme un frein à la mise en œuvre rapide des projets.
  • Une collectivité sur deux (50 %) souhaite bénéficier d’une assistance pour élaborer un plan de travaux structuré.
  • 50% demandent un meilleur accès aux données de consommation, indispensables pour piloter efficacement leur politique énergétique.

En clair, les collectivités affichent une volonté forte d’agir, mais elles appellent à un accompagnement renforcé pour transformer leurs ambitions en réalisations concrètes.

Quel rôle jouent les électriciens dans la transition énergétique ?

Des acteurs clés confrontés à des obstacles majeurs

Les électriciens jouent un rôle clé dans l’électrification des usages. Parmi les 500 professionnels interrogés, 58% estiment contribuer activement à cette transition. Selon eux, le secteur industriel mène la course technologique, loin devant les transports, le secteur public et le résidentiel. Ainsi, les domaines les plus largement démocratisés restent l’éclairage LED et le chauffage électrique, désormais ancrés dans les pratiques.

Pourtant, un paradoxe persiste. Malgré leur expertise technique, 87% des électriciens peinent à valoriser commercialement leurs solutions. Ce frein traduit un manque de formation à la vente et d’outils de communication adaptés. De surcroît, 66% ne savent pas vers qui se tourner pour identifier les aides financières disponibles, tandis que 62% ignorent comment se tenir informés des évolutions réglementaires. En somme, les électriciens se placent au cœur de la transition énergétique, mais manquent encore de soutien structurel pour transformer leur savoir-faire en moteur économique durable.

Les freins rencontrés par les électriciens
Les freins rencontrés par les électriciens

Rexel comme partenaire structurant

Rexel France, leader de la distribution de solutions d’électrification (3,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024), accompagne les professionnels sur la réglementation et les aides. Avec 500 agences et 13 centres logistiques régionaux, l’entreprise aide les électriciens à identifier de nouveaux marchés : mobilité électrique, autoconsommation photovoltaïque et efficacité énergétique.

Qui doit porter la responsabilité de l’électrification des usages ?

L’État attendu comme moteur principal

Les Français comme les professionnels attendent un engagement fort de l’État. Selon l’enquête, 66% des Français et 69% des électriciens considèrent que l’État doit jouer un rôle moteur dans l’électrification des usages. Ils placent ensuite les entreprises et les particuliers comme acteurs complémentaires de cette transformation.

Cette attente traduit un message clair : la réussite de la transition énergétique passe avant tout par un cadre réglementaire stable, des aides financières durables et une communication pédagogique à grande échelle. Autrement dit, les citoyens comme les acteurs de terrain réclament une politique énergétique lisible et structurée, capable de donner confiance et visibilité aux projets d’électrification sur tout le territoire.

Un accompagnement structuré indispensable

Les Français manquent encore de repères pour passer à l’action. Selon l’enquête, 66% d’entre eux ne savent pas vers qui se tourner pour lancer un projet d’électrification. Cette absence de guichet unique et de parcours simplifié freine clairement la transition énergétique. Ainsi, tous les publics interrogés s’accordent sur les priorités. Il faut renforcer la pédagogie, simplifier les démarches administratives et structurer l’accompagnement pour guider efficacement les ménages comme les professionnels. En d’autres termes, la réussite de l’électrification repose autant sur la clarté du parcours utilisateur que sur la performance technique des solutions proposées.

Thomas Moreau, Président de Rexel France, résume l’enjeu : « L’électrification fait consensus, mais elle exige un accompagnement ciblé. Pour réussir la transition, il faut faciliter l’accès aux technologies, simplifier les choix pour des clients en quête de repères, former les professionnels, et sécuriser le financement et la conformité réglementaire. Rexel assume pleinement son rôle de guichet unique et s’engage pour accélérer une transition énergétique fiable et durable. »

Isabelle DAHAN

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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