La dernière analyse du courtier en crédit « meilleurtaux.com confirme que les taux de crédit immobilier, fixes et variables, poursuivent leur remontée, avec plusieurs conséquences : la baisse de la demande de biens immobiliers, le rallongement des durées d’emprunt et la modification du profil des acquéreurs.
« Les banques répercutent la hausse de l’OAT 10 ans, liée aux craintes de tensions inflationnistes et à la situation budgétaire des Etats. En mai, 62 % des banques partenaires de Meilleurtaux ont ainsi augmenté leurs taux fixes, de 0,15 point en moyenne et jusqu’à 0,34 pour certaines d’entre elles, les autres les ayant laissés inchangés » analyse Christian Camus, directeur général de Meilleurtaux. Si la BCE a opté aujourd’hui pour le statu quo, une nouvelle remontée en juin ou juillet n’est pas exclue. Par ailleurs, les taux des marchés financiers continuent leur progression. L’OAT 10 ans a ainsi beaucoup augmenté en avril (3,80 % le 11 avril, contre 3,58 % un mois auparavant) avant de redescendre légèrement à 3,63 % le 4 mai.
« Au premier trimestre 2011, nous constatons, à l’image des statistiques de transactions, une diminution de la demande des crédits immobiliers de l’ordre de 10 %, cette baisse est certes à mettre en relation avec la hausse des taux proposés, mais doit être relativisée par le niveau exceptionnel du nombre de transactions en 2010», constate Sandrine Allonier, porte-parole de Meilleurtaux.
Outre la diminution du nombre de candidats acquéreurs, leur profil et les conditions de financement tendent aussi à évoluer compte tenu des facteurs traditionnels que sont les prix et les taux, mais aussi de la nouvelle donne induite par la performance énergétique des logements. 47% des clients de Meilleurtaux ont profité du nouveau prêt à 0 % (PTZ+) au premier trimestre 2011 (contre 23 % pour l’ancienne formule sur la même période de 2010) mais pour autant les montants obtenus sont en baisse (20.100 € contre 23.100 € au 1er trimestre 2010). « Cela s’explique par l’importance du critère de l’efficacité énergique dans le montant du PTZ+ qui peut être accordé alors même que près d’un bien sur deux mis en vente dans les agences immobilières affiche un diagnostic de performance énergétique (DPE) de lettre E, F ou G, donnant droit aux montants les plus faibles » explique Sandrine Allonier.
Meilleurtaux constate par ailleurs une hausse du montant emprunté, proportionnelle à l’augmentation des prix, ainsi qu’un accroissement de l’apport financier des ménages, nécessaire pour maintenir un pouvoir d’achat immobilier stable. Pour autant, compte tenu de la remontée des taux, les emprunteurs voient inévitablement s’allonger la durée de leur crédit, qui atteint en moyenne 19,1 ans en avril 2011, contre 18,6 ans en avril 2010.
« Bien que théoriquement très acceptable, le niveau des taux a un impact sensible sur la capacité d’achat des ménages. La hausse des prix sur douze mois glissants a également des conséquences fortes sur leur capacité de financement. Dans un contexte d’anticipation d’une poursuite de l’évolution des taux, les possibilités offertes par l’allongement de la durée du crédit ou du recours au PTZ trouveront forcément leurs limites. Dès lors, seul un ajustement par les prix pourra enrayer les risques de grippage du marché », conclut Christian Camus.
Typologie des crédits immobiliers
| 1er trimestre 2010 | 1er trimestre 2011 |
Montant moyen des prêts | 155 800 € | 164 000 € |
Montant moyen des apports | 44 400 € | 55 200 € |
Durée moyenne des prêts | 18,3 ans | 18,6 ans |
Age moyen des emprunteurs | 36 ans | 36,1 ans |
Part des primo-accédants | 73 % | 71 % |
Part des dossiers avec PTZ + | 23 % | 47 % |
Montant moyen de PTZ + | 23 100 € | 20 100 € |