Les taux remontent ? « Leur progression légère, à partir de niveaux historiquement bas, n’est pas de nature à désolvabiliser les ménages », rassure Christian Camus, Directeur Général de meilleurtaux.com. Si, en décembre, 92 % des banques partenaires de meilleurtaux.com ont augmenté leurs taux de crédit, elles l’ont fait en moyenne de 0,12 point, ce qui reste « négligeable ». Et Christian Camus d’en apporter la preuve : « Sur 20 ans et sur la somme de 150 000 €, qui représente le crédit immobilier moyen en France, une hausse des taux hors assurance de 3,50 % à 3,80 % équivaut à une augmentation de remboursement de 23 € par mois. » CQFD. En revanche, le niveau des prix, notamment dans plusieurs grandes métropoles et principalement à Paris, exclut du marché un certain nombre d’acquéreurs potentiels, comme les primo-accédants.
Sur le plan macroéconomique, dans un contexte d’une inflation quasi inexistante et d’une croissance qui redémarre à peine, « on voit mal, poursuit le Directeur Général de meilleurtaux.com, pourquoi la Banque centrale européenne (BCE) remonterait maintenant son taux directeur principal », taux maintenu à 1 % depuis plusieurs mois et qui influence, en partie, la politique de prêt des banques.
En revanche, la hausse des taux longs, elle, est bien réelle, mais possiblement conjoncturelle. Passé de 2,50 % cet été à plus de 3,30 % à la mi-décembre, le taux de l’OAT 10 ans (Obligations assimilables du Trésor) sert de référence aux banques pour déterminer les taux fixes proposés à leurs clients. « Les taux longs sont corrélés aux déficits publics, souligne Christian Camus. Aujourd’hui, ils montent, en raison des incertitudes des États à maîtriser leur déficit – c’est le cas de l’Irlande, du Portugal ou, il y a quelques mois, de la Grèce. »
Chez meilleurtaux.com, nous ne prévoyons pas de remontée significative du taux principal de la BCE, ni des taux monétaires, à court terme, parce que les autorités publiques continueront à vouloir accompagner la reprise économique. « Les banques poursuivant une politique de conquête des clients, notamment par le crédit immobilier, les conditions actuelles, favorables aux emprunteurs, conclut Christian Camus, devraient encore se poursuivre une grande partie de l’année 2011. »
Affluence continue des demandes de renégociation de prêt
Avec les conditions de taux particulièrement bas, les demandes de renégociation de crédits ont continué à un rythme élevé. En novembre, elles représentent encore près de 30 % des dossiers déposés sur le site www.meilleurtaux.com, soit une hausse de plus d’un tiers par rapport à ce que nous constations un an plus tôt. Cependant, la légère remontée des taux – si elle se confirme –, mais surtout le fait que les renégociations ont été très nombreuses depuis cet été, devraient tarir les demandes des clients dans les mois, voire les semaines à venir.