A l’occasion de la parution de son enquête annuelle sur la comparaison des coûts du chauffage en France, l’association AMORCE* dresse un nouveau bilan. La chaleur issue des réseaux de chaleur alimentés par des énergies renouvelables apparaît comme l’une des solutions les plus compétitives !
Cette étude réalisée par AMORCE depuis 1988 compare d’un point de vue économique et environnemental les principaux modes de chauffage (réseaux de chaleur, chaudière individuelle ou collective au gaz, chauffage électrique par effet joule, pompe à chaleur, etc.) sur les bâtiments existants et sur les bâtiments neufs. Les résultats de l’étude 2012, montrent qu’au delà de la simple facture énergétique, le coût global du chauffage qui inclut non seulement la facture d’énergie mais aussi les équipements de chauffage et leur entretien, diffère fortement selon les modes de chauffage.
Il faut compter environ 1.023 € en moyenne par an et par logement moyen pour les réseaux de chaleur alimentés par des énergies renouvelables et de récupération, mais 1.284 € pour le chauffage individuel électrique, 1.345 € pour le chauffage individuel au gaz et même 1.591 € pour le chauffage collectif au fioul. Les énergies renouvelables ou de récupération (EnRR) sont par exemple le bois, la géothermie, la valorisation des ordures ménagères, la récupération de chaleur industrielle, le biogaz, le solaire, etc.
Pourtant, sur les 291.000 logements construits en 2010, 58% sont équipés d’un chauffage électrique, contre 38% pour le gaz naturel et seulement 3% pour les réseaux de chaleur, qui sont pourtant la solution la moins onéreuse pour les consommateurs. « La force commerciale du gaz et de l’électricité en France ainsi que la méthode de calcul de la réglementation thermique des bâtiments de 2005, très défavorable aux réseaux de chaleur, expliquent ce constat saisissant. Mais les choses sont en train d’évoluer ! », souligne Serge NOCODIE, Vice-Président d’AMORCE et élu à la ville de Grenoble.
En effet, depuis le 1er janvier, la nouvelle réglementation thermique 2012, prend désormais en compte les avantages environnementaux des réseaux de chaleur faiblement émetteurs de CO2. Le nombre de logements neufs raccordés à ces éco-réseaux, c’est à dire réseaux de chaleur alimentés à plus de 50% par des énergies renouvelables ou de récupération, devrait augmenter significativement dans les années à venir. Le raccordement à un éco-réseau facilite l’obtention des labels de haute performance énergétique et apporte souvent une économie sur la construction des logements très intéressante pour les promoteurs immobiliers.
« Les énergies locales permettent de déconnecter la facture de chauffage des marchés mondiaux. En 2011 la France affichait un déficit de plus de 60 milliards d’Euros sur son approvisionnement en énergie en raison de l’importation de la plupart de ses ressources énergétiques (Fioul, Gaz, Uranium, Charbon), et ce gouffre va se creuser davantage si nous ne changeons pas de modèle énergétique. Le recours aux énergies locales pour chauffer nos bâtiments permet de maîtriser l’évolution du coût du chauffage sur le long terme. Il apporte de plus un développement d’activité économique locale que les énergies centralisées ne permettent pas », explique Serge NOCODIE.
Seule contrainte : ces énergies nécessitent souvent de forts investissements au départ pour les chaufferies et les canalisations. Mais les villes qui ont développé de tels réseaux disposent aujourd’hui d’un outil à même de préserver les habitants des fortes hausses du prix des énergies. « Les réseaux de chaleur permettent de mutualiser les coûts d’investissement et ainsi d’accéder à des gisements d’énergies qui ne pourraient pas être exploités par des systèmes individuels. Le développement des réseaux de chaleur est une réponse aux objectifs énergétiques de 2020 mais aussi une solution à la lutte contre la précarité énergétique », conclut Gilles Vincent, Président d’AMORCE.
*AMORCE, Créée en 1987, est l’association nationale des collectivités, des associations et des entreprises pour la gestion des déchets, de l’énergie et des réseaux de chaleur. Elle représente près de 500 grandes collectivités rassemblant plus de 60 millions d’habitants.
Source : www.amorce.asso.fr