Alors que la qualité acoustique de l’habitat est très peu évaluée en raison du coût des mesures normalisées, l’Association pour la qualité du logement QUALITEL, aidée de la DHUP (ministère de l’écologie) a mis au point une méthode de diagnostic qui permet d’évaluer simplement et à coût modéré la qualité acoustique dans l’existant.
En raison du coût des mesures normalisées, la qualité acoustique de l’habitat existant n’est généralement pas évaluée dans le cadre des diagnostics préalables. Cette ignorance de l’état initial contribue à l’absence d’amélioration acoustique dans les réhabilitations alors qu’il y a des risques réels pour que les travaux liés à la performance thermique se traduisent par une dégradation dans ce domaine. En effet, l’amélioration des qualités de l’enveloppe génère, dans de nombreux cas, une émergence des bruits intérieurs.
Face à ce risque, l’Association QUALITEL, avec l’aide de la DHUP, a fait développer une méthode de diagnostic qui permet d’évaluer simplement et à coût modéré la qualité acoustique dans l’existant. La finalité de cette méthode est d’aboutir à un diagnostic des locaux, sous forme de classement sur quatre niveaux d’évaluation de l’isolation acoustique (A à D).
A : état proche de la conformité aux exigences règlementaires du neuf actuel
B : état moyen, fonction remplie, présentant des restrictions d’usage
C : mauvais état, fonction partiellement remplie
D : insalubre
Un classement qui s’applique pour 5 types de bruits identifiés :
- Bruits aériens extérieurs : les bruits créés par le trafic routier, ferroviaire et aérien.
- Bruits aériens intérieurs pour lesquels un protocole spécifique a été élaboré.
- Bruits d’équipement : les bruits d’impact par vibration de parois (ascenseur, robinetterie…).
- Bruits d’impacts, qui ont pour origine un choc ou une vibration provoquée par des personnes marchant sur le parquet, des objets qui tombent au sol …
- La réverbération des circulations communes évaluée par constats et grâce aux témoignages des habitants.
Evaluation des bruits aériens extérieurs et des bruits d’équipement
L’estimation de ces deux types de bruits se fait par mesures directes avec un sonomètre de classe 2. Capable de mesurer des niveaux supérieurs ou égaux à 30 dB(A), cet équipement donne des résultats avec une incertitude faible au regard de l’échelle de l’évaluation.
Pour les bruits aériens extérieurs, une mesure du niveau de bruit dans une pièce de vie est effectuée pendant trois minutes minimum, de préférence à une période où le niveau d’activité dans l’environnement est élevé.
Pour les bruits d’équipement, les mesures de niveau de bruit sont faites avec les équipements techniques arrêtés puis avec les équipements en fonctionnement chacun leur tour ; le bruit de l’équipement est estimé par soustraction logarithmique.
Evaluation des bruits aériens intérieurs
Créés notamment par les conversations, la télévision, les chaînes hi-fi, les bruits aériens intérieurs nécessitent la mise en place d’un dispositif d’émission particulier. L’émetteur doit pouvoir générer un bruit de puissance homogène sur les fréquences 125 Hz-4000Hz, être assez puissant pour émettre à plus de 80 dB et peu volumineux pour pouvoir être déplacé en transports en commun.
QUALITEL a identifié trois enceintes du commerce capable de répondre aux exigences : la MIPRO MA 705, la STAGG SMS 8P et la ROLAND cube 40XL, auxquelles on doit ajouter un câble, un lecteur MP3, un laser mètre et un sonomètre classe 2. Coût total de la chaîne : 650 euros.
Les recherches n’ont pas encore permis de fournir une méthode de mesure simple et fiable pour les bruits d’impact et la réverbération des parties communes. Pour les bruits d’impact, l’évaluation s’effectue sur la base du constat de la nature et de l’état du plancher et des revêtements de sol, de l’âge de la construction, complétée par le témoignage d’occupants. Pour la réverbération des parties communes, l’évaluation est visuelle sur la base de la nature, de l’état des matériaux de revêtements et auditive en claquant dans ses mains.
Avec des équipements pratiques et peu coûteux, cette méthode de diagnostic simplifié de l’Association QUALITEL permet au maître d’ouvrage d’établir une première évaluation de la performance acoustique de ses logements. Cet état des lieux est un outil d’aide à la décision dans le cadre d’une politique patrimoniale. Par exemple, lorsque les travaux portent uniquement sur la rénovation thermique de la façade, ce diagnostic permettra d’évaluer le risque d’émergence des bruits intérieurs qui pourront apparaître après travaux. Il ne se substitue pas aux campagnes de mesures normalisées qui serviront de base aux études du projet de rénovation acoustique.
Source : www.qualite-logement.org