MeilleursAgents.com et Empruntis.com unissent de nouveau leurs deux expertises pour apporter un éclairage inédit sur le marché immobilier qui ne redémarre pas malgré la foison d’annonces et de réformes.
Le constat majeur pour 2013 : le volume de transactions reste faible malgré des taux historiquement bas. Les acquéreurs pourtant resolvabilisés par la baisse des taux restent attentistes. « Entre janvier 2012 et juin 2013, 21% d’acquéreurs potentiels ont été resolvabilisés, mais dans les faits, ils ne sont pas revenus sur le marché. La hausse des taux de ces derniers mois (+0,15%) a désolvabilisé « seulement » 2% des acquéreurs ! », indique Maël Bernier, directrice de la communication d’Empruntis.com.
Certaines banques ont déjà atteint leurs objectifs : elles ont donc moins envie de rogner trop fortement sur leur marge pour concrétiser des dossiers avant la fin de l’année. « On risque d’observer une pression des directions financières des établissements bancaires pour augmenter les taux en vue de conserver les mêmes marges alors que les directions commerciales plaident pour un maintien de taux à des niveaux bas », souligne Maël Bernier.
Selon Empruntis.com, de plus en plus de barèmes présentent des taux préférentiels conditionnés à un apport minimum de 20% (frais de notaire compris), le crédit risque de porter dorénavant sur 90% de la valeur du bien alors que le mot d’ordre est à la prudence.
La majorité des transactions se font sur les biens de qualité. Les autres produits, trop chers et de qualité médiocre ne se vendent pas. Cet effet qualité masque la réalité des prix, globalement en baisse, mais cette érosion est lente et ne se fait pas au même rythme.
« Le manque de biens de qualité en vente et surtout l’instabilité fiscale et réglementaire ont asséché le marché de l’investissement : l’imposition des plus-values sur les résidences secondaires, passée en 2012 de 15 à 30 ans, est aujourd’hui ramenée à 22 ans, l’encadrement des loyers annoncé dans des conditions de calcul complexes va faire fuir un peu plus les rares investisseurs privés encore présents sur le marché, les investisseurs institutionnels ayant déserté le marché depuis plus de 15 ans », précise Sébastien de Lafond, président fondateur de Meilleursagents.com. Et il ajoute : « L’addition est salée : 30.000 logements neufs en moins c’est 60.000 emplois directs en moins. 180.000 transactions en moins dans l’ancien c’est 1,8 milliard € de recettes en moins pour les collectivités locales. Sans compter les pertes d’emplois indirects… et les prix ont peu baissé en zones tendues. »
Quelles perspectives ? Les transactions sur les biens les moins attractifs devraient reprendre, entraînant une baisse des prix et le scénario de 0% à -5% sur l’année 2013 devrait se confirmer, sans ajustement brutal mais le marché va rester difficile en 2014.
« Pour redémarrer, le marché a besoin : d’une baisse des prix plus franche, de lisibilité et de justice fiscale et d’une inversion de la courbe du chômage », conclut Sébastien de Lafond.
Sources : www.meilleursagents.com et www.empruntis.com