Quel est votre premier bilan après cinq mois à la présidence de la chambre Fnaim Paris-Ile-de-France ?
Le calendrier est chargée depuis le début de l’année avec de nombreux chantiers comme celui du Grenelle 2, de la réflexion menée sur la politique du logement en Ile de France et le beau projet du Grand Paris.
Nous avons saisi cette opportunité avec une implication forte des métiers immobiliers que nous représentons : transactionnaires, administrateurs de biens et syndics. Nous devons avancer sur ces sujets, former nos professionnels et bien sûr être une force de proposition.
Quels sont vos projets concernant le Grenelle 2 ?
Nous travaillons actuellement avec la Fédération des promoteurs constructeurs d’Ile de France ainsi que la Fédération Française du Bâtiment. Nous sommes à l’initiative de cette rencontre inter-fédérations qui a pour objectif d’initier des solutions pour le logement en IDF.
Je suis convaincu que l’on n’est pas assez entendu sur ces sujets, les professionnels de terrains doivent aussi être consultés. Notre action au sein de la Fnaim consiste aujourd’hui à investir en formations pour accompagner nos adhérents et les sensibiliser aux enjeux du développement durable. Pour cela, nous mettons à niveau nos adhérents avant même que les lois soient mises en application.
Les transactionnaires ne sont pas oubliés et sont directement concernés du fait de l’intégration dans la valeur vénale d’un bien, de la dimension énergétique et de ce fait du prix de revient du bien. Cette information apparaîtra prochainement sous forme d’étiquette énergétique dans les annonces immobilières. Dans cette perspective, nous avons aussi pour ambition d’ouvrir la chambre à tous les métiers connexes : économistes, architectes mais aussi sociologues, philosophes, etc.
Participez-vous à la réflexion sur le Grand Paris ?
Nous souhaitons intégrer les cercles de réflexion sur le Grand Paris. On parle de préemption pour 40 gares autour de Paris, les adhérents sur le terrain doivent avoir leur mot à dire alors que l’on constate que les spécialistes et les politiques s’accaparent de ce type de dossier. Notre syndicat représente un échantillon très large avec un maillage sur l’île de France extraordinaire et des professionnels qui ont des bureaux ou boutiques à chaque carrefour. Des professionnels qui possèdent une réelle connaissance du terrain.
Il faut arrêter de cloisonner d’un côté l’immobilier ancien et de l’autre l’immobilier neuf, nous devons plutôt être constructif, notre préoccupation est de comprendre ce que chacun peut apporter. En septembre, nous allons pouvoir délivrer un message important qui nous l’espérons sera force de proposition pour tous les acteurs du grand Paris avec des préconisations en terme de logement.
Que faites-vous pour améliorer le statut du bailleur privé ?
Nous sommes fortement mobilisés sur ce sujet. Nous constatons qu’il n’y a pas un seul statut du bailleur privé à défendre. Nous sommes bien conscient que le bailleur privé en zone A à Paris et bien différent de celui qui réside en province.
La question est de savoir ce que nous pouvons demander concrètement au pouvoir public, en terme d’incitation, pour mettre au même niveau un bailleur privé qui investit dans la pierre avec un investisseur de valeurs mobilières. Le traitement devrait être aussi favorable pour les investissements réalisés dans l’immobilier où à la bourse.
Les milliers de petits investisseurs immobiliers ont aussi un rôle à jouer dans le logement social à condition qu’ils soient traités avec des taux de rentabilité comparable à ceux du secteur libre. Nous avons des propositions très claires pour les bailleurs privés qui investissent dans le social qui peuvent se traduire par des formes d’amortissement , d’exonérations en matière d’ISF, etc.
Quelle est votre position en matière de Garantie Risque Locatif (GRL) ?
Là aussi, la Fnaim a été moteur, au travers de la Fédération nationale, dans l’aboutissement de la GRL 2. A Paris intra-muros on n’a pas beaucoup d’adhérents qui souscrivent à la GRL du fait de la pénurie des logements, les appartements sont loués dans la journée. La GRL va plutôt concerner certains secteurs précis en banlieue ou en province pour régler le problème de solvabilité des locataires.
A ce jour il y a 1000 administrateurs de biens Fnaim qui ont souscris à un contrat cadre GRL 2 via la caisse de garantie et cela en à peine deux mois. C’est aussi une garantie qui permet de louer à des locataires en situation précaire avec des contrats en CDD, des situations que l’on rencontre aussi à Paris.
Il ne faut pas négliger le positionnement citoyen des professionnels de l’immobilier et reconnaître que nos adhérents ont un rôle à jouer important dans le bon fonctionnement de la société.
Quelles sont vos ambitions à l’international ?
En France, nous accueillons 70 millions de touristes chaque année. Cette position, nous impose des exigences de qualité de la prestation que nous délivrons, nous devons pour cela élargir notre panel de services.
Il faut savoir que dans les pays anglo-saxons l’approche est assez différente de la nôtre et particulièrement dans la relation établie avec le client où un lien dans la durée va se créer avec l’agent immobilier. Accueillir les étrangers va nous aider à en prendre conscience.
Le rôle de la chambre est important dans ce domaine et nous avons créé une plateforme qui donne l’accès à tous les agents immobiliers français au reste du monde. Depuis un an, la Fnaim est membre permanent de l’ICREA (International Consortium of Real Estate Associations), un réseau mondial immobilier avec qui elle a initié le développement de cette plateforme. C’est une exclusivité de la chambre qui permet d’organiser l’inter-cabinet avec des confrères étrangers sélectionnés et cela sans avoir à se déplacer sachant que la commission est partagée à 50/50 entre les deux cabinets. Le système est verrouillée avec l’application d’un code éthique et l’utilisation de documents normalisés. Ce service est toutefois réservé aux agents Fnaim membres de l’International Business Club.