L’Ordre des architectes ouvre sa réflexion pour aboutir à la coproduction de propositions concrètes sur les sujets touchant à l’architecture et au cadre de vie qui ont porté tout d’abord sur le logement dans la ville.
Le Conseil national de l’Ordre des architectes a lancé « Les Matinales des architectes » pour initier un travail de réflexion réunissant acteurs de la construction, politiques et experts afin d’aboutir à la coproduction de propositions sur les enjeux du logement.
« Le logement est un enjeu social et économique prioritaire qui fait l’objet d’une très forte attente. L’Etat dans ce domaine doit être le garant de l’intérêt général et le pilote d’une politique volontariste. En revanche, pour être efficace et pertinente, la politique du logement doit être territorialisée », souligne Lionel Carli, Président du Conseil national de l’Ordre des architectes.
Selon l’ordre des architectes, ce n’est qu’en construisant mieux et au bon endroit qu’il sera possible de résoudre durablement le problème du logement : « s’il est aujourd’hui nécessaire de répondre à l’urgence de l’habitat indigne et du mal-logement, cela ne doit pas conduire pour autant à construire du logement d’urgence et à sacrifier la qualité en programmant le mal logement de demain. »
Ainsi, pour construire mieux, plus, et pour que le droit au logement pour tous passe dans les faits, il est nécessaire d’innover et de permettre l’expérimentation à tous les niveaux de la fabrication du logement. Concertation, maîtrise des coûts, prise en compte du coût global, innovation et évolutivité doivent guider les propositions à faire en matière de logement.
Les cinq propositions des matinales des architectes
– Favoriser dialogue, concertation et négociation, en instaurant une procédure de dialogue avec tous les acteurs de la fabrication du logement, en créant une instance de concertation au niveau intercommunal chargée de valider les projets urbains globaux ainsi qu’un pôle de compétences chargé d’accompagner les élus dans leur réflexion sur l’aménagement du territoire, la programmation ou la construction, et en favorisant une réglementation sous forme d’objectifs négociés et contractuels.
– Maîtriser les coûts et prendre en compte le coût global, d’une part, en favorisant le portage à long terme de réserves foncières au bon niveau territorial, d’autre part en incluant dans le coût global charges de fonctionnement, coût d’énergie, équipements et valeur ajoutée de l’implantation.
– Innover en créant avec la filière construction, les acteurs publics et les grandes fédérations du bâtiment, une filière expérimentale pour mettre au point et tester des processus de construction innovants.
– Prévoir l’évolutivité du projet urbain et du logement, en limitant le caractère contraignant des règlements des lotissements, en permettant l’émergence d’un PLU intercommunal, en faisant évoluer la propriété foncière, et en engageant la réhabilitation énergétique des logements sous la forme d’un véritable projet social et architectural.
– Clarifier et territorialiser la gouvernance de la politique du logement et son financement, en adaptant le financement du logement social en fonction des territoires et en favorisant les formes nouvelles de promotion du logement.
Source : www.architectes.org