Aller au contenu

Santé

Les conduites en plomb dans la distribution d’eau

Les conduites en plomb dans la distribution d’eau

 

Dominique VOYNET, ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, a rappelé dans un communiqué de presse en date du 13/11/97, que contrairement au gouvernement précédent, elle a soutenu, lors du Conseil Européen de Luxembourg le 16 octobre 1997, la révision de la directive de 1980 sur « l’eau destinée à la consommation humaine ». Elle affirmait ainsi la nécessité de lutter contre la présence du plomb dans l’eau, véritable problème de santé publique.

En France, et notamment en région Île de France, Le plomb est présent dans la majorité des immeubles construits antérieurement à 1940. Il en est de même pour la distribution publique, mais ce point, en tant qu’Architecte, nous concerne moins. L’état de ces réseaux de distribution dans les immeubles est donc actuellement relativement vétuste et du fait que la pose de canalisation en plomb est interdite, les réparations, reprises ou remplacements ponctuels sont généralement effectués en cuivre, parfois en galvanisé pour les grosses sections ou ceinturages. Ceci tant pour les canalisations d’eau froide que celles d’eau chaude sanitaires.

Du fait de cette mixité de matériaux (plomb, cuivre, galvanisé) et comme l’a très bien démontré Stéphanie DESNOUS en 1998 (Mem. DUESS, DEP univ. Picardie, Amiens) la dissolution du plomb dans l’eau est accentuée électrochimiquement (couple diélectrique cuivre/plomb) et amplifié en fonction des temps de stagnation de l’eau dans les canalisations, du débit et de la température de l’eau (La solubilité des carbonates de plomb dans l’eau augmente avec la température).

Des diagnostics d’installations intérieures seront donc à réaliser. En tant qu’Architecte nous sommes donc bien placé pour les réaliser. Encore faut-il le faire sérieusement et en fonction de la réglementation.

Compte tenu que la réglementation va évoluer par palier, il sera nécessaire de savoir si pour un immeuble donné, les travaux de remplacement doivent intervenir avant 2003 (teneur minimale : 25 µg/l) ou 2013 (teneur minimale : 10 µg/l). Des prélèvements devront donc être effectués aux fins d’analyses. L’échantillonnage devra être relativement pointu et effectué à plusieurs niveaux :

 

  • Échantillonnage au premier jet.
  • Échantillonnage en eau courante ou deuxième jet.
  • Prélèvement après stagnation contrôlée.

 

En tout état de cause, il faut être conscient, ou tout au moins en faire prendre conscience aux syndics et aux copropriétaires que les traitements de modification de la qualité de l’eau disponibles ne permettent jamais d’atteindre le second objectif de la nouvelle directive qui fixe à 10 µg/l la valeur en plomb au robinet. Seul le changement des tuyaux de plomb permettra de respecter les nouvelles exigences européennes.

Les estimations disponibles donnent les chiffres approximatifs suivants : 20 milliards de francs pour la partie publique et 80 milliards de francs pour les immeubles. Ces estimations sont en cours de réévaluation.

Nous devons prendre conscience de ce « marché » qui va s’ouvrir à nous, en appréhender, en connaître et en préconiser les solutions techniques en s’entourant d’entreprises qualifiées.

 

nv-author-image

Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre fondatrice de la Fédération Française de l'Immobilier sur Internet (F.F.2.I.) www.ff2i.org et membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

Laisser un commentaire