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Copropriété

Le syndic ne peut revendiquer à l’encontre d’un copropriétaire, à l’occasion de la cession de son lot, le bénéfice d’une clause du contrat relative à sa rémunération

La proposition de contrat établie entre le syndic et le syndicat des copropriétaires ne peut produire effet qu’entre ses signataires, elle est sans incidence sur les droits de chacun des copropriétaires. La juridiction de proximité a exactement déduit, de ces seuls motifs, que le syndic ne peut revendiquer à l’encontre d’un copropriétaire, à l’occasion de la cession de son lot, le bénéfice d’une clause du contrat relative à sa rémunération.


REPUBLIQUE FRANCAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, TROISIÈME CHAMBRE CIVILE, a rendu l’arrêt suivant :

 

Sur le moyen unique :

 

Attendu, selon le jugement attaqué (juridiction de proximité de Paris 9e, 3 octobre 2006), rendu en dernier ressort, que M. X… a vendu son appartement le 24 avril 2006 et que pour la réalisation de cette vente son notaire a sollicité du syndic, la société cabinet Vassiliadès, « l’état daté » en cas de mutation à titre onéreux d’un lot ; que ce dernier lui a répondu qu’il le ferait à condition que le vendeur s’acquitte de ses frais et honoraires ; que M. X… ayant été contraint de payer ces frais pour réaliser la vente, a saisi la juridiction de proximité en remboursement de la somme par lui réglée à ce titre ;

 

Attendu que la société Cabinet Vassiliadès fait grief au jugement d’accueillir cette demande, alors, selon le moyen, que la loi nouvelle est d’application immédiate aux instances en cours ; que la loi du 13 juillet 2006 portant engagement national sur le logement, aux termes de laquelle sont imputables aux seuls copropriétaires concernés les honoraires du syndic afférents aux prestations qu’il doit effectuer pour l’établissement de l’état daté à l’occasion de la mutation à titre onéreux d’un lot, devait recevoir application à la date à laquelle la juridiction de proximité statuait, soit le 3 octobre 2006 ; qu’en décidant le contraire, cette juridiction a violé l’article 2 du code civil, ensemble l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965 tel que modifié par l’article 90 de la loi du 13 juillet 2006 ;

 

Mais attendu qu’ayant à bon droit relevé que la proposition de contrat établie jusqu’au 30 juin 2006 entre le syndic et le syndicat des copropriétaires ne pouvait produire effet qu’entre ses signataires et était sans incidence sur les droits de chacun des copropriétaires, la juridiction de proximité a exactement déduit, de ces seuls motifs, que le syndic ne pouvait revendiquer à l’encontre d’un copropriétaire, à l’occasion de la cession de son lot, le bénéfice d’une clause du contrat relative à sa rémunération ;

 

D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ;

 

PAR CES MOTIFS :

 

REJETTE le pourvoi ;

Condamne la société Vassiliadès aux dépens ;

Vu les articles 700 du code de procédure civile et 37, alinéa 2, de la loi du 10 juillet 1991, condamne la société Vassiliadès à payer la somme de 340 euros à M. X… et la somme de 1 600 euros à Me Odent ; rejette la demande de la société Vassiliadès ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de cassation, troisième chambre civile, et prononcé par le président en son audience publique du trente janvier deux mille huit.


Source : Legifrance

 

Cour de cassation, chambre civile 3

Audience publique du mercredi 30 janvier 2008

N° de pourvoi : 07-10750

M. Weber (président), président

Me Odent, SCP Parmentier et Didier, avocat(s)

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Isabelle DAHAN

Rédactrice en chef de Monimmeuble.com. Isabelle DAHAN est consultante dans les domaines de l'Internet et du Marketing immobilier depuis 10 ans. Elle est membre fondatrice de la Fédération Française de l'Immobilier sur Internet (F.F.2.I.) www.ff2i.org et membre de l’AJIBAT www.ajibat.com, l’association des journalistes de l'habitat et de la ville. Elle a créé le site www.monimmeuble.com en avril 2000.

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