Selon les comptes de la Nation en 2012 analysés par l’Insee, le revenu disponible brut des ménages progresse de +0,9% alors que leurs dépenses de consommation finale augmentent de +1,9%.
Cette évolution est mesurée sur l’ensemble des ménages. Compte tenu de la croissance de la population, le pouvoir d’achat au niveau individuel se replie de 1,5%, alors qu’il était stable en 2011. Le ralentissement du revenu disponible brut est imputable aux revenus du patrimoine et aux revenus d’activité. Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine y participent également. Seules les prestations sociales constituent un facteur d’accélération du revenu.
Globalement, les revenus de la propriété perçus par les ménages décélèrent fortement. Les intérêts nets sont certes bien orientés, soutenus notamment par la hausse du taux du livret A (+17 points de base en moyenne sur l’année) et le relèvement des plafonds de certains supports (livrets A et de développement durable).
En revanche, comparés à 2011, les dividendes perçus par les ménages sont moins dynamiques (+1,9 % après +6,4 %), en lien avec la dégradation des résultats des entreprises. Surtout, les revenus de la propriété attribués aux ménages dans le cadre de leurs placements en assurance-vie diminuent (- 4,0% après + 5,6%) : ce recul traduit le moindre rendement des placements des assureurs.
En 2012, les impôts sur le revenu et le patrimoine payés par les ménages accélèrent (+10,2% après +6,3%), sous l’effet essentiellement de la mise en œuvre de nouvelles mesures fiscales, votées avant et après les élections. Parmi ces dernières, figurent la désindexation du barème de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, la modification du régime de taxation des plus-values immobilières, la révision des modalités de déclarations de revenus (cas des mariages, Pacs et divorces), la hausse des taux de prélèvements sociaux sur les revenus du capital et l’instauration d’une contribution exceptionnelle sur la fortune.
Les prestations sociales reçues par les ménages accélèrent en revanche (+4,0% après +2,8%). La croissance des prestations du régime général est surtout portée par les branches vieillesse (+4,1% après +4,6%), du fait de l’augmentation tendancielle du nombre de retraités, et famille (+3,2% après +0,3%) suite à la revalorisation de l’allocation de rentrée scolaire. En outre, les prestations de l’Unedic accélèrent nettement (+5,2% après -0,4%) avec la hausse du chômage.
Le revenu disponible brut des ménages ne rend pas compte de l’ensemble des ressources dont ils disposent. En effet, au-delà de leurs dépenses de consommation, les ménages consomment également des biens et services dont le coût est pris en charge par la collectivité : éducation, santé, allocations logement… En 2012, le revenu disponible ajusté des ménages, qui englobe ces dépenses, est plus dynamique que le revenu disponible brut (respectivement +1,2% et +0,9%). Il bénéficie ainsi de la poursuite de la hausse des prestations sociales en nature.
Les comptes de la Nation en 2012, Insee Première N°1447 – mai 2013
Source : www.insee.fr