Le groupe Xerfi, leader des études économiques sectorielles en France vient de publier une étude approfondie sous le titre : « Ascenseurs, monte-charges et escaliers mécaniques – opportunités de croissance à l’horizon 2011, paysage concurrentiel et stratégies d’acteurs » dont l’auteur est Bertrand Perri.
Cette étude annonce un avenir radieux pour le marché français des ascenseurs avec un chiffre d’affaires en progression de 6% en 2010 et 9% en 2011. La bonne santé du secteur s’explique par un solide moteur de croissance : les travaux de maintenance et de modernisation qui génèrent 70% de l’activité en valeur des professionnels. Elle évoque aussi un « arsenal législatif favorable ». La loi Urbanisme et Habitat (dite loi Robien), adoptée en juillet 2003, prévoit en effet un vaste chantier de mise en sécurité du parc français d’ascenseurs, l’assurance de 15 ans d’activité à la profession (2003-2018) pour un montant de 4 milliards d’euros.
Près de 58% du parc français (soit l’équivalent de 261 000 cabines accessibles aux personnes) devront encore être mis en sécurité (toutes échéances confondues) entre 2010 et 2018. A plus court terme, le quart des 275 000 ascenseurs installés devra être sécurisé au titre de la première échéance de la loi SAE d’ici au 31 décembre 2010.
Ce n’est pourtant pas les chiffres avancés par la fédération des ascenseurs qui dément les résultats de cette étude : « Contrairement aux affirmations, nullement vérifiées et publiées par le cabinet XERFI, le développement de la profession s’inscrit en baisse dés 2010. En effet la profession enregistre d’ores et déjà pour l’année qui s’achève un recul de 5 à 6% de son chiffre d’affaires. »
Les raisons sont les suivantes : les travaux de la mise en sécurité des ascenseurs existants (Loi SAE), dont le pic s’est situé en 2009, ont commencé à diminuer. En 2011, la profession prévoit même une nouvelle baisse de 5 à 10% par rapport à 2010.
Selon le Cabinet Xerfi, malgré des perspectives d’activité prometteuses et des performances au beau fixe à court terme, la gestion des ressources humaines devient un enjeu majeur pour les acteurs du secteur. La mise en sécurité du parc français exige un volant important de main d’œuvre permanente dans la maintenance et la modernisation. Dans le même temps, la profession est confrontée aux départs à la retraite des techniciens recrutés dans les années 1970 durant la période faste du bâtiment. D’où les tensions sur l’emploi.
Sous l’égide des 4 leaders que sont Otis, Kone, Thyssenkrupp et Schindler, quelques 3000 techniciens ont notamment été recrutés en 2008 et 2009. Plus de 2000 recrutements par an sont aussi prévus entre 2010 et 2016. Les efforts de formation se sont aussi intensifiés, faute de diplôme spécifique en France et compte tenu de la rapidité des évolutions technologiques.
Pour la Fédération des Ascenseurs, en termes de recrutement l’étude publie également des données fausses. Dans la logique de la baisse d’activité et de chiffre d’affaires, les recrutements à venir se feront sur la base des départs en retraites, soit environ 500 personnes par an au total, pour l’ensemble de la profession (grandes entreprises et PME).
Sources : www.xerfi.fr et www.ascenseurs.fr