Hausse du taux de refinancement de la Banque centrale européenne : pas d’incidence directe sur le crédit immobilier à taux fixe
Après près de deux ans de stabilité au taux plancher de 1 %, le principal taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) a été relevé ce jour à 1,25 %. Déjà orientés à la hausse, les taux de crédit immobilier, qu’ils soient fixes et variables, devraient poursuivre leur remontée progressive, tout comme devrait se poursuivre la diminution de l’écart entre les deux, rendant de moins en moins intéressants les crédits immobiliers à taux variables pour les emprunteurs.
Dans un contexte de tension inflationniste (2,6 % de hausse des prix en mars dans la zone euro, après 2,4 % en février, soit un niveau supérieur à la limite des 2 % jugée acceptable par la BCE), et comme annoncé par Jean-Claude Trichet, son président, la Banque centrale européenne vient de relever son taux de refinancement à 1,25 %. « Cette hausse, largement annoncée et limitée à 0,25 point, a été anticipée par les marchés financiers dont les taux remontent pareil déjà depuis quelques mois », analyse Christian Camus, directeur général de meilleurtaux.com. Cette décision pourrait en revanche augurer d’une stratégie plus ferme de la part de la BCE quant aux conditions de refinancement des banques sur le court terme d’ici à la fin de l’année.
En matière de crédit immobilier, la politique monétaire de la BCE ne devrait avoir d’incidence directe à court terme que sur les taux variables, adossés aux taux de court terme, les Euribors, en hausse depuis six mois. L’Euribor 3 mois atteint ainsi 1,26 % le 6 avril contre 0,65 % il y a un an (voir graphique en page 2).
« La conséquence essentielle d’une poursuite de la remontée des taux courts est une moindre attractivité des crédits variables, dont l’écart de prix avec les prêts à taux fixe devrait encore diminuer. Avec une différence de moins d’un point, ils ne sont plus intéressants pour les emprunteurs dans la mesure où ils risquent d’atteindre rapidement leur cap (limite à la hausse) et de devenir ainsi supérieurs aux taux fixes», explique Christian Camus.
En France, seuls 10 % des crédits immobiliers sont souscrits à taux variables contre plus de 90 % en Espagne ou au Portugal, pays dans lesquels les emprunteurs devraient pâtir davantage du durcissement de la politique monétaire de la BCE.
Les prêts immobiliers à taux fixes suivent l’évolution des taux à long terme – en particulier celle des OAT (obligations assimilables du Trésor) – également orientés à la hausse depuis plusieurs mois, notamment en raison de la situation budgétaire des Etats. L’OAT atteint ainsi 3,75 % le 6 avril contre 2,49 % en août dernier, son plus bas niveau.
En avril, 75 % des banques partenaires de Meilleurtaux ont augmenté leurs taux fixes de crédit, de 0,15 point en moyenne. Au total, depuis le début de l’année, la hausse des taux fixes et variables atteint 0,45 point.
Evolution des taux de crédit immobilier au premier trimestre 2011
| Taux Fixe | Taux révisable capé 1 | ||
| 4 janvier 2011 | 4 avril 2011 | 4 janvier 2011 | 4 avril 2011 |
15 ans | 3,1 % | 3,68 % | 2,7 % | 3,04 % |
20 ans | 3,4 % | 3,85 % | 2,85 % | 3,3 % |
25 ans | 3,5 % | 3,95 % | 3 % | 3,45 % |
30 ans | 3,75 % | 4,23 % | 3,23 % | 3,75 % |
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