En ces temps de campagnes municipales, Meilleurtaux.com a souhaité déterminer le poids de la fiscalité locale (taxe d’habitation et taxe foncière) par rapport à la mensualité moyenne de crédit immobilier dans les 10 plus grandes villes de France.
Paris sort premier de ce classement : les impôts locaux y représentent moins de la moitié d’une mensualité de crédit immobilier, tandis qu’en moyenne en France, la fiscalité locale représente 1,6 mensualités de crédit immobilier. Pour autant à Paris, si la fiscalité locale est la plus faible avec moins de 1.100€, les mensualités de crédit sont de loin les plus élevées : 2.243 € de remboursement de crédit immobilier.
Malgré une hausse de plus de 70% de la taxe foncière durant les deux derniers mandats de Bertrand Delanoë, la fiscalité locale de Paris reste toujours une des plus faibles de France. Les Parisiens paient effectivement près de 800 € de moins que la moyenne au titre de leurs impôts locaux mais leur pouvoir d’achat immobilier est faible (à peine plus de 21 m2 pour 1.000 € de mensualité sur 20 ans) et constitue une barrière difficile à franchir, notamment pour les familles avec enfants, qui ont servi de référence au calcul des impositions.
En queue de classement, Bordeaux se trouve dans la situation exactement inverse. Elle présente la mensualité de loin la plus faible (moins de 980 €), avec une imposition locale élevée : plus de 2.300 €. Les bordelais devront donc débourser l’équivalent de 2,4 mensualités supplémentaires de crédit immobilier pour s’acquitter de leurs impôts locaux.
Citons encore le cas de Montpellier. L’effort fiscal demandé aux contribuables (plus de 2.550 €) est tel que la ville se retrouve avant-dernière du classement : c’est le montant le plus élevé parmi les 10 plus grandes villes de France, mais également parmi les 41 villes de plus de 100.000 habitants. Pourtant, la mensualité de crédit immobilier y est inférieure à la moyenne : un peu plus de 1.100 €, soit un 3 pièces confortable. Le pouvoir d’achat immobilier à Montpellier est de 66 m2 pour 1.000 € de mensualité sur 20 ans. Au final, la fiscalité locale coûte 2,3 mensualités de crédit supplémentaires.
Lille parvient à combiner une mensualité de crédit immobilier moins élevée que la moyenne (1.118 €) pour un niveau de pouvoir d’achat immobilier élevé (plus de 55 m2) et un niveau d’imposition locale inférieur à 1.600 €. Cette ville, même si ses prix au m2 se sont envolés de plus de 10% sur la dernière année, reste une « bonne élève », qui se retrouve dans le classement juste avant Toulouse qui présente pourtant une fiscalité locale plus élevée de plus de 450 € ! En effet, à Toulouse, la mensualité moyenne de crédit immobilier y est également plus importante (1.384 €).
Lyon, qui réussit à contenir ses impôts locaux sous la barre des 1.650 € occupe la 2ème place en présentant une mensualité moyenne de 1.328 € : ainsi la fiscalité locale ne coûte « que » 1,2 mensualités de crédit.
« Le gouvernement a choisi d’effectuer une réforme de la fiscalité locale. L’objectif est de mettre fin à l’opacité et à l’obsolescence des calculs et des critères pris en compte : la taxe d’habitation d’un grand appartement dans les beaux quartiers parisiens peut ainsi être moins élevée que celle d’un appartement HLM des années 70. Mais les mesures éventuelles ne toucheraient les contribuables qu’après la prochaine présidentielle, en 2018. Dans l’immédiat notre simple analyse montre que la fiscalité locale peut renchérir très fortement le coût du logement même si ce dernier est raisonnable », conclut Hervé Hatt, président de Meilleurtaux.com.
Source : www.meilleurtaux.com